Envoyé par
La Tribune de Genève
Contrairement aux éoliennes, décriées pour dénaturer le paysage, les grandes antennes qui se dressent sur certains sommets du Jura font partie de l’ADN d’une région. A La Côte, on aime celle qui campe depuis les années 50 sur La Barillette, non loin de la Dôle, à
1500 m d’altitude. Car ses deux loupiotes rouges servent de repère autant aux navigateurs qu’aux noctambules de la plaine. Swisscom Broadcast, propriétaire des lieux, ayant lancé un grand chantier pour remplacer ce vieux mât rouillé et réduire des installations techniques surdimensionnées à cause de l’évolution des technologies, certains craignaient de se retrouver avec une antenne toute riquiqui. Or il n’en est rien.
Mardi, en fin de matinée, des ouvriers spécialisés ont mis en place la flèche du nouveau mât qui remplace la vieille antenne. Elle culmine à 128 mètres, comme son ancêtre. Résultat, comme dans l’ancien champ d’antennes de Prangins, La Barillette se retrouve pour quelques mois avec des «jumelles», car l’ancien mât ne sera démoli qu’au printemps prochain.
Un mât identique
Pour construire cette «tour Eiffel» brillante en acier zingué, qui supporte les antennes transmettant les programmes radio en analogique et en numérique ainsi que la TNT, il a fallu monter par la petite route qui va de Gingins à La Barillette un gigantesque camion-grue. Quatre ouvriers spécialisés, qui n’ont pas le vertige, ont boulonné la dernière pièce qui sera surmontée d’un paratonnerre. «Ce mât accueillera sur un anneau central les paraboles, soit les faisceaux hertziens qui transmettent des données tant pour le site que pour des relais», explique Thierry Rossel, responsable régional de Swisscom Broadcast. Proche de la frontière française, toute l’installation est orientée côté suisse. «Nous avons tout de même deux petites antennes, au sommet, pour alimenter le hameau saint-cerguois de La Cure!» rigole le responsable.
Au pied de l’antenne, on a fait table rase des bâtiments construits au fil des décennies et qui permettaient de loger des techniciens. La cage de Faraday, construite dans les années 80 pour empêcher les ondes de pénétrer à l’intérieur, sera démolie, comme la tour de reportage, soit l’installation qui permettait de relayer le signal capté d’un camion de la TSR sur un événement pour le relayer au studio de Genève. «Aujourd’hui, les camions de la RTS sont tous équipés de satellites. On n’a plus besoin de ces équipements et la réduction de la taille du matériel nous a permis de redimensionner le tout en un seul bâtiment», note Thierry Rossel.
Un impact réduit
Si le chantier a pris une année de retard, c’est que le Canton de Vaud n’a pas accepté un projet de local technique au toit arrondi en tôle, à l’image de celui construit dans les années 80 pour Skyguide à la Dôle. Mais l’impact des installations techniques sera considérablement réduit à La Barillette. Le nouveau bâtiment érigé à côté du mât, plus conventionnel, abritera, sur un bunker de l’armée, générateur, cuve à mazout, batteries, système de ventilation et installations pour le DAB radio et TV. «D’ici à l’arrivée de la neige, on espère finir l’équipement du mât et celui du bâtiment. Une fois l’ancien mât démoli, on remettra en pâturage cet espace libéré de la zone forestière», conclut Thierry Rossel. (TDG)
Liens sociaux