Au total, l'audiovisuel public devrait être doté en 2025 par l’État de 3,972 milliards d'euros, au lieu des 4,110 milliards prévus initialement.
Le gouvernement prévoit une coupe supplémentaire de 50 millions d'euros dans les crédits programmés en 2025 pour l'audiovisuel public, dont 35 millions pour France Télévisions, ce qu'ont déploré mercredi les députés, à l'unisson des dirigeants des sociétés concernées.
« Les missions de service public » nécessiteraient « une trajectoire financière réaliste et soutenable », ce qui n'est « malheureusement plus le cas, et cela dès 2024 », a regretté la députée Céline Calvez (Ensemble pour la République) devant la commission des Affaires culturelles de l'Assemblée nationale.
35 des 50 millions retirés à France Télévisions
Pour 2025, « un premier recul de 81 millions d'euros », par rapport à la trajectoire présentée il y a un an, a été annoncé début octobre. « Un second recul pourrait être acté, le gouvernement ayant déposé il y a à peine 48 heures des amendements supprimant 50 millions de crédits, dont 35 millions pesant sur France Télévisions », a précisé Céline Calvez, corapporteure des contrats d'objectifs et de moyens (COM) 2024-2028 de l'audiovisuel public.
Tout comme la commission des Finances mercredi matin, la commission des Affaires culturelles a donné des avis défavorables aux projets de COM entre l'État et France Télévisions, Radio France, l'INA (Institut national de l'audiovisuel) et France Médias Monde (France 24, RFI). Au total, l'audiovisuel public devrait être doté en 2025 par l'État de 3,972 milliards d'euros, au lieu des 4,110 milliards prévus initialement par les COM.
« Une trajectoire de sacrifice »
Auditionnée par les députés, la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte Cunci, a estimé que « c'est un effort qu'on ne sait pas faire au 1er janvier sans toucher à nos missions », en rappelant « les efforts de gestion » déjà effectués. A ses côtés, la numéro un de Radio France, Sibyle Veil, a évoqué « une trajectoire de sacrifice ».
Mardi devant les sénateurs, la ministre de la Culture Rachida Dati avait affirmé vouloir « maintenir les objectifs » du service public de l'audiovisuel, et « discuter » des secteurs où réaliser des économies. Le sénateur Les Républicains Cédric Vial a lui jugé que « l'effort » supplémentaire de 50 millions d'euros « peut être acceptable, ou en tout cas intégré ».
Début octobre au ministère de la Culture, on avait relativisé ces coupes. Quelque 40 millions d'euros de crédits ont été décalés à 2026 car ils étaient consacrés à la mise en œuvre de la réforme de la gouvernance de l'audiovisuel public, hypothéquée depuis la dissolution de l'Assemblée nationale cet été. Et 40 autres millions devaient compenser l'inflation, qui s'annonce moins forte que prévu.
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