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  1. #121

    Usine allemande de tubes cathodiques pour entre autres Grundig

    Quelques photos d’une usine Telefunken des années 50 qui fournissait Grundig en tubes cathodiques de 36, 43 et 53 cm. La cadence de production était de 50 000 par mois en 1955. Les textes, rédigés en allemand, seront traduits de la meilleure manière possible courant janvier. La traduction par Google est trop folklorique. Je passerai par ChatGPT.




    Bildroehrenfabrik-Ulm-1955-Bild-3.1.jpg



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    Vous pouvez retrouver les commentaires allemands ici:
    http://www.fernsehmuseum.de/eine-bil...teht-1955.html


    Et en fouillant un peu, vous découvrirez la construction d’un Châssis SABA allemand de 1980.
    http://www.fernsehmuseum.de/ein-fern...teht-1980.html


    Meilleurs voeux
    Dernière modification par kiki37 ; 27/12/2023 à 23h51.
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  2. #122
    Bonsoir à tous,

    Souhaitant achever mon exploration des châssis vintage chez Thomson, je suis à la recherche d’anecdotes et de pannes concernant les châssis ICC1 (90°), ICC2 (110°) et ICC3 dans leur ensemble. J’ai déjà couvert tout ce qui touche à Grundig, les 5 meilleurs châssis Philips et, grâce à KIKI37, j’ai récemment ajouté Schneider avant que cela ne devienne RTC. Il ne me reste plus que les châssis du groupe Thomson pour finaliser mon site.
    Vous pouvez visualiser le tout ici : https://windows7passion.fr/
    ou Grundig directement ici https://windows7passion.fr/grundig.html

    Philips directement ici https://windows7passion.fr/tvc3.html

    Thomson directement ici https://windows7passion.fr/thomson.html
    Quelques photos des châssis ICC1 et ICC2 seraient fortement appréciées !!!


    Schneider directement ici https://windows7passion.fr/schneider.cl5.html


    Merci d'avance

    RVB
    Dernière modification par tontonve ; 14/11/2024 à 18h41.
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  3. #123
    Super Moderator Avatar de kiki37
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    Bonsoir tontonve

    les TVC équipés du châssis ICC1 sont conçus pour fonctionner sous 220 V (+15 %, -10 %) avec transformateur et secondaire isolé du secteur. Ils sont équipés de tubes 90° auto-corrigés en corrections Est-Ouest et Nord-Sud

    C'est un châssis monoplatine monté horizontalement . Il comprend
    • l'alimentation
    • le balayage horizontal (à transistor) et vertical (TDA1170)
    • le décodage chrominance (TDA3300 ) compatible NTSC et PAL
    • la prise péritélévision
    • l'amplificateur BF (TDA2006)

    Sur cette platine de base sont insérées les platines suivantes :
    • Le module Haute Fréquence, Fréquence Intermédiaire
    • Le module transposeur SECAM (TDA3030)
    • Le module commutation de standard
    Le module amplificateur vidéo à transistors est inséré sur le cult du tube cathodique

    Les TVC équipés du châssis ICC2 sont associés à un tube 110° type P.I.L. S4
    Les différences essentielles par rapport à l'ICC1 sont situées au niveau de l'alimentation et du balayage ligne et trame (TEA1020).
    Les autres platines sont identiques à l'ICC1
    "Qui dira toute la malice dont les choses sont capables lorsqu'elles cherchent à vous embêter ?"...E.Aisberg (son C.V.)

  4. #124
    Bonjour à tous,


    Après vous avoir partagé le fruit de mes recherches sur les marques vintage telles que Philips, Thomson et Schneider, je souhaite revenir à mes fondamentaux : ma marque de prédilection, Grundig.


    Au cours de ma carrière, j’ai observé de nombreuses anomalies, attribuables à ce constructeur allemand. Certaines de ces situations sont "avouables," d’autres moins. Par respect pour cette entreprise qui a accompagné ma vie professionnelle, je m’abstiendrai de révéler quoi que ce soit de désobligeant.


    Je me contenterai donc d’évoquer les cinq impondérables qui ont marqué Grundig durant ces années, suscitant à l’époque quelques préoccupations outre-Rhin.

    RVB
    Dernière modification par tontonve ; 21/11/2024 à 15h31.
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  5. #125
    Premier impondérable, et non des moindres : la malédiction des tuners-FI (châssis CUC A et CUC C, produits entre 1981 et 1985).



    Les techniciens ayant travaillé sur les premiers téléviseurs couleur Grundig sans thyristors se souviennent bien de ce problème récurrent affectant l’ensemble du parc français : une panne de tuner-FI. Le symptôme était presque toujours le même : un écran blanc au démarrage ou de manière intermittente. La solution consistait à refaire systématiquement toutes les soudures du module, une opération fastidieuse, mais bien moins coûteuse qu’un échange standard pour les appareils hors garantie.

    Pourquoi ce défaut persistant sur deux générations de châssis successifs ? La réponse est simple : le processus de fabrication. Les composants étaient assemblés sur une plaque de bakélite en Allemagne, mais le bain de soudures et l’étalonnage étaient réalisés dans l’usine française de Creutzwald. Or, le transport routier entre les deux sites entraînait une accumulation d’humidité, ce qui affectait la qualité des soudures. En moyenne, les premières défaillances survenaient après seulement trois mois d’utilisation.

    Le problème était amplifié sur le châssis CUC C, plus compact, qui utilisait l’armature du module blindé pour rigidifier l’ensemble, fragilisant encore davantage les soudures. Une situation désolante qui a pourtant perduré pendant quatre années.

    A partir des châssis CUC 2000, Grundig a définitivement adopté une configuration séparée, avec un tuner blindé et un module FI non blindé, ce qui a permis de tourner cette page problématique. Cela n’a toutefois pas mis fin aux soucis de soudures : les futurs modules FI souffriront notamment du transistor BF 414 (ou BF 959) se dessoudant, causant des craquements ou un son lointain.

    Mais loin de m’en plaindre, ces petites anomalies ont eu l’avantage de maintenir mon activité ! Quant à la fidélité des clients, c’est une tout autre histoire…

    RVB
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    Dernière modification par tontonve ; 21/11/2024 à 16h03.
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  6. #126
    Deuxième impondérable : la malédiction des amplificateurs trame (châssis CUC A au CUC 3000 90° produits entre 1981 et 1989).


    Depuis l’introduction des châssis à thyristors, l’étage trame chez Grundig s’est toujours distingué par des montages complexes, parfois difficiles à maîtriser. Avec l’arrivée du balayage ligne à transistor au début des années 1980, la marque a adopté des amplificateurs finaux trame de classe B, intégrés dans des IC de type "ampli OP". Ces derniers, utilisés jusqu’en 2004, pouvaient être complétés par des étages Push-Pull afin de répondre aux besoins des déflecteurs les plus gourmands.

    Parmi les circuits employés, on peut citer les TDA 1770 et 2655B pour les tubes 90° en 50 Hz, suivis des TDA 1670 et 2653A pour les versions en 110°. Plus largement, les références comme les TDA 8170 (=TEA 8170A1), 8174W, et 3653B se sont imposées. Toutefois, les modèles TDA 8350Q, 8356 et STV 9306(A) restent en dehors de ce cadre, tout comme le TDA 8214A ou B du CUC 5000. Les châssis 100 Hz, pour leur part, exploitaient des TDA 8172A1, 4173AF et STV9379A, également souvent associés à des Push-Pull, mais non concernés par les problématiques évoquées ici.

    Un amplificateur de classe B nécessitant une gestion rigoureuse du gain pour éviter la surchauffe, Grundig intercalait un condensateur électrolytique en série avec le déflecteur afin de limiter la composante continue. Sur les premiers châssis 90° (CUC A à CUC 3000), ce condensateur, généralement calibré à 1000 µF avec une tension de service de seulement 16V pour des raisons d’économie, était soumis à des contraintes importantes. Sa qualité laissant à désirer, il avait tendance à sécher ou à se mettre en court-circuit rapidement, provoquant divers désagréments : halos en haut de l’écran, ligne blanche horizontale, voire des dégâts plus graves.

    En cas de court-circuit, l’absence de limitation du gain rendait l’amplificateur incontrôlable, le transformant en véritable barbecue. La sécurité thermique interne des circuits intégrés trame, quand elle existait, était insuffisante, et les protections de certains châssis, dont nous tairons le nom par indulgence, étaient tout aussi inefficaces, voire absentes. Outre le risque de marquer le tube, ces défaillances entraînaient une surchauffe dangereuse du déflecteur, traversé par un courant anormalement élevé, pouvant aller jusqu’à faire fondre le col en verre du tube. Dans les cas extrêmes, des déflecteurs pouvaient même se détacher et tomber sur le châssis, provoquant une mini-implosion impressionnante, mais fort heureusement, confinée par le capot.

    Ce n’est qu’avec l’évolution du CUC 3000 que la tension de service des condensateurs a été portée à 25V sur tous les petits châssis, mettant un terme à la malédiction. Cependant, les séries antérieures avaient de quoi effrayer, d’autant plus que les techniciens, notamment en France, ne disposaient pas toujours des notes internes nécessaires pour anticiper ces problèmes. Une situation loin d’être idéale pour les clients, souvent pris au dépourvu face à ces défaillances impressionnantes, parfois accompagnées d’odeurs nauséabondes et de fumées inquiétantes.

    RVB
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    Dernière modification par tontonve ; 21/11/2024 à 18h17.
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  7. #127
    Troisième impondérable : la tremblante incompréhensible ou la malédiction du châssis CUC 5000 50Hz (produit entre 1991 et 1996).



    En 1991, Grundig France a commercialisé son châssis CUC 5000 en intégrant le TDA 8214A/B pour diverses fonctions essentielles : oscillateurs ligne et trame, étages de séparation et de synchronisation, circuit de muting, ainsi que la génération du signal Super SandCastle. De plus, ce composant incluait directement l’amplificateur trame connecté au déflecteur, simplifiant ainsi le concept global.

    Le TDA 8214A/B gérait la synchronisation trame en 50 Hz ou 60 Hz via une commutation externe, contrôlée par une commande en provenance du tuner. Bien que cette conception répondît à une volonté d'optimisation, elle présentait des limites : certains déflecteurs engendraient un rayonnement électromagnétique excessif, provoquant une tension induite résiduelle sur le châssis. Ce phénomène, accentué par la proximité du circuit trame au déflecteur, perturbait la stabilité verticale en mode 50 Hz avec certains tubes. Cette instabilité, manifestée par quelques centaines de millivolts, brouillait le signal de commande (niveau bas normalement = 0 V pour 50 Hz, niveau haut = 5 V pour 60 Hz), causant des oscillations verticales ("tremblote sournoise").

    La solution consistait à imposer un potentiel fixe de 0 V par la mise à la masse directe de l'anode de la diode D519 (type TD129). Cette modification neutralisait l’instabilité en mode 50 Hz, mais désactivait la compatibilité avec un fonctionnement en 60 Hz, interdisant ainsi l’utilisation de magnétoscopes américains (NTSC). Dans ces rares cas insolubles (sans bricolage), Grundig reprenait le produit.

    Enfin, il convient de noter l’existence d’une version alternative du circuit, le TDA 8214G, dotée d’un câblage et d’une impédance d’entrée incompatibles avec le CUC 5000 tel qu’exploité par Grundig France. Toutefois, certains modèles européens de la série pouvaient être équipés de cette variante.

    Le châssis 50 Hz de Grundig est resté tristement célèbre pour ses nombreux désagréments techniques, déjà évoqués en détail sur ce forum ou encore ici. J'en fus témoin en 1992, dans les Ardennes, lorsque j'observai une instabilité verticale sur tous les exemplaires exposés dans divers magasins. A noter que les téléviseurs des autres marques ne présentaient aucun défaut similaire. La modification évoquée précédemment ne parvenait pas à corriger ce problème, qui résultait principalement des économies réalisées sur certains composants critiques. Ce châssis avait notamment du mal à gérer un top trame légèrement tronqué, comme celui transmis par le réémetteur de Sury-Charleville (08). Il fallut l’intervention d’un technicien de TDF pour ajuster le signal à l'émission et rétablir ainsi une image stable sur ces erreurs de la nature.

    Malgré ces faiblesses accumulées, lorsque le châssis fonctionnait correctement, il offrait une qualité d’image respectable, sans dominante de couleur notable, sous réserve d’un tube de bonne qualité.


    RVB

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    Dernière modification par tontonve ; 22/11/2024 à 11h18.
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  8. #128
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    Merci tontonve de nous conter sans fard les avatars techniques des productions Grundig.
    Toutes les marques ont connu des déboires plus ou moins similaires et faisaient parfois des remontées techniques dans le cadre de l'abonnement à la documentation ou lors des stages.
    "Qui dira toute la malice dont les choses sont capables lorsqu'elles cherchent à vous embêter ?"...E.Aisberg (son C.V.)

  9. #129
    Quatrième impondérable : destructions mystérieuses du TEA 5101A/D sur le CI tube (généralisé dans les années 90) ou la malédiction des tubes cathodiques "New génération".



    Depuis les sixties, Grundig proposait sur ses téléviseurs haut de gamme une extinction du spot, progressivement démocratisée au cours des années 70. L'objectif : éliminer ce phénomène visuel jugé anxiogène par certains lors de l'arrêt, tout en protégeant efficacement l'écran. Une initiative salutaire, surtout pour les clients plus sensibles, interprétant parfois cette rémanence lumineuse comme le signe avant-coureur d'une implosion imminente...

    Les années 90 apportèrent une avancée majeure avec l'arrivée des tubes Philips Black Line, intégrant des canons à électrons optimisés et un masque Invar à l'épreuve de la déformation thermique. Les images gagnèrent en contraste, netteté et stabilité, éradiquant les artefacts liés à l'échauffement. Mais cette modernité ne tarda pas à bousculer un principe établi : l'extinction du spot par tension négative sur G1, solution déployée sans encombre depuis plus de 30 ans, allait se heurter aux spécificités de ces tubes de nouvelle génération.

    Le principe était simple : injecter sur les G1 une tension négative suffisamment imposante pour bloquer toute émission d’électrons à l’arrêt, sans affecter les composants électroniques environnants. Dans un fonctionnement classique, G1 restait neutre, autour de 0 V. A l'extinction, une tension entre -140 et -180 V s'appliquait, un procédé fiable qui n'avait jamais posé de problème sur les tubes traditionnels couleur. Mais les récents écrans Philips, tout comme les prochains Toshiba, allaient changer la donne.

    Les années 90 furent aussi celles des circuits intégrés. Grundig adopta les premiers amplificateurs RVB destinés aux nouvelles cathodes, à l’image du fameux TEA 5101A. Ce composant prometteur montrait toutefois une vulnérabilité redoutable : au moindre amorçage, qu’il s’agisse d’un flash positif lié à un écran "tuberculeux" ou d’un excès de tension négative d'extinction, il rendait l’âme. Ce que d'ailleurs, une platine CI tube à base de transistors supportait très bien!!! Une variante tenta de pallier ce problème avec le TEA 5101A/D, intégrant une protection interne uniquement contre les surtensions positives. Cependant, toute tentative de doubler ladite protection par des diodes BAV21 externes entraînait une destruction quasi instantanée de l’IC.

    Les téléviseurs équipés des châssis CUC 4620 et CUC 4635 furent les premiers à subir ces déboires. Malgré des changements massifs de composants et des notes de service parfois contradictoires, la cause réelle de cette hécatombe resta insaisissable. L'hypothèse évoquée désignant un défaut de masse au niveau du tube cathodique, combinée à des ajustements hasardeux du frein de faisceau crête ('SSB'), se révéla une fausse piste coûteuse en temps et en matériel. Dans le même intervalle, les pannes se multipliaient : écrans blancs avec lignes de retour et mise en sécurité immédiate, toujours après destruction du TEA 5101A à l'arrêt précédent.

    La solution ne viendra qu’en 1996, après six ans de tergiversations.
    Grundig finit par comprendre que la tension d'extinction, même réduite à -120 V (en limite basse d'efficacité hors tubes 82 à 95cm), pouvait toujours générer des surtensions fatales à l'IC. Des résistances carbone de 1 kΩ en série sur chaque voie RVB, censées neutraliser ces phénomènes, s’avérèrent être une source inattendue du problème : leurs coupelles métalliques aux extrémités introduisaient une capacité parasite suffisante pour laisser passer des "pics" destructeurs.

    Le correctif définitif fut radical :
    • Réduire la tension d'extinction.
    • Limiter la tension d’alimentation du TEA 5101A/D (seul TEA autorisé désormais), parfois mesurée jusqu’à 15 V au-delà de ses spécifications.
    • Ajouter une diode BAV21 en protection uniquement négative sur chaque sortie RVB amplifiée au plus près de l'IC.
    • Remplacer les résistances carbone à coupelles par des résistances 1,5 kΩ en carbone pur, sans appendices métalliques.
    Ce n’est qu’après ces ajustements que Grundig put enfin retrouver la sérénité… tout comme les techniciens, soulagés d’avoir triomphé de cette malédiction des tubes "2.0" après une bien longue traversée du désert.

    RVB
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    Dernière modification par tontonve ; 22/11/2024 à 15h31.
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  10. #130
    Cinquième impondérable : la malédiction des interrupteurs secteur (depuis le châssis CUC A de 1981 jusqu'à la fin de vie du CUC 20XX de deuxième génération en 2003).



    Dès le début des années 1980, avec le lancement du châssis CUC A, Grundig innovait en intégrant un contact fugitif, baptisé "Wischer" ou "Wisc", directement dans l’interrupteur secteur. Ce dispositif, pensé pour les téléviseurs couleur dépourvus de clavier mécanique, visait à initialiser le microprocesseur de manière optimisée. A cette époque, le démarrage systématique sur TF1 était imposé, avec des préréglages prédéfinis pour le son, la luminosité et la couleur, tandis que le contraste restait accessible via une commande en façade.

    Le fonctionnement de ce "Wisc" reposait sur une fermeture et une réouverture immédiates de son contact, créant un décalage entre l’apparition progressive des tensions secondaires et la génération du signal fugitif. Le microprocesseur, alimenté en 5V uniquement après le démarrage progressif de l’alimentation à découpage, ne pouvait traiter cette information qu’une fois pleinement opérationnel. Pour pallier ce problème, l’information "Wisc" était prolongée par des condensateurs chargés à partir de la haute tension primaire. Cependant, sujets à l’usure, ils pouvaient provoquer des démarrages erratiques en mode veille après plusieurs années. Encore une panne fréquente qui aurait pu être évitée.

    Grundig utilisa également cette fonction, suivant le châssis, pour couper le son ou éteindre l’écran lors de l’extinction, voire arrêter les balayages avant l'arrêt final, évitant ainsi des "clocs" désagréables dans les haut-parleurs ou des marques persistantes sur le tube cathodique. Les premiers CUC 6360 souffrirent de ces choix techniques, entraînant des remplacements fréquents de tubes cathodiques en raison de défaillances mécaniques liées à la tringlerie de l’interrupteur.

    Cette approche évolua à partir de 1996 avec les châssis CUC 7300/7301/7350/6330 en 50 Hz et DIGI 5B+ en 100 Hz. Grundig abandonna alors purement et simplement le contact fugitif, permettant à ses téléviseurs de redémarrer sur le dernier programme mémorisé. Cependant, une exception notable survint avec les châssis CUC 20XX et ses dérivés produits de 1998 à 2003, qui réintroduisirent le "Wisc", entraînant à nouveau des mises en veille intempestives après plusieurs années, un procédé que les concepteurs allemands semblaient, hélas, avoir du mal à abandonner.

    Le "Wisc" était en effet confronté aux limites imposées par les évolutions des processeurs à entrée haute impédance. Ce type de µP exigeait une information stable et précise : un passage net à 0V à l’activation de l’interrupteur, suivi d’un retour à un état haut. Cependant, le vieillissement naturel du contact fugitif pouvait générer des fuites, imperceptibles avec un ohmmètre classique (20 MΩ d'ancienne génération), mais suffisantes pour créer une tension résiduelle. Ce phénomène provoquait des ordres incohérents, le processeur oscillant entre deux états instables que je qualifierai par "avoir le cul entre deux chaises". Sur le CUC 5000, cela se traduisait par une coupure son "hachée", rythmée par l’analyse continue du processeur via l'état de son transistor "Wisc".

    La solution consistait à remplacer l’interrupteur, mais les nouveaux, étant identiques, ils n’étaient évidemment pas à l’abri de défaillances similaires à plus ou moins long terme. Les châssis CUC 5510 F et 5511 F nécessitaient même des modifications spécifiques pour contourner ce problème.

    Ce défaut récurrent aura fait mal aux cheveux à plus d'un technicien pendant des années, illustrant les défis parfois inattendus de l’innovation.

    RVB
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    Dernière modification par tontonve ; 22/11/2024 à 16h49.
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