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Mode arborescent

  1. #37
    Quatrième impondérable : destructions mystérieuses du TEA 5101A/D sur le CI tube (généralisé dans les années 90) ou la malédiction des tubes cathodiques "New génération".



    Depuis les sixties, Grundig proposait sur ses téléviseurs haut de gamme une extinction du spot, progressivement démocratisée au cours des années 70. L'objectif : éliminer ce phénomène visuel jugé anxiogène par certains lors de l'arrêt, tout en protégeant efficacement l'écran. Une initiative salutaire, surtout pour les clients plus sensibles, interprétant parfois cette rémanence lumineuse comme le signe avant-coureur d'une implosion imminente...

    Les années 90 apportèrent une avancée majeure avec l'arrivée des tubes Philips Black Line, intégrant des canons à électrons optimisés et un masque Invar à l'épreuve de la déformation thermique. Les images gagnèrent en contraste, netteté et stabilité, éradiquant les artefacts liés à l'échauffement. Mais cette modernité ne tarda pas à bousculer un principe établi : l'extinction du spot par tension négative sur G1, solution déployée sans encombre depuis plus de 30 ans, allait se heurter aux spécificités de ces tubes de nouvelle génération.

    Le principe était simple : injecter sur les G1 une tension négative suffisamment imposante pour bloquer toute émission d’électrons à l’arrêt, sans affecter les composants électroniques environnants. Dans un fonctionnement classique, G1 restait neutre, autour de 0 V. A l'extinction, une tension entre -140 et -180 V s'appliquait, un procédé fiable qui n'avait jamais posé de problème sur les tubes traditionnels couleur. Mais les récents écrans Philips, tout comme les prochains Toshiba, allaient changer la donne.

    Les années 90 furent aussi celles des circuits intégrés. Grundig adopta les premiers amplificateurs RVB destinés aux nouvelles cathodes, à l’image du fameux TEA 5101A. Ce composant prometteur montrait toutefois une vulnérabilité redoutable : au moindre amorçage, qu’il s’agisse d’un flash positif lié à un écran "tuberculeux" ou d’un excès de tension négative d'extinction, il rendait l’âme. Ce que d'ailleurs, une platine CI tube à base de transistors supportait très bien!!! Une variante tenta de pallier ce problème avec le TEA 5101A/D, intégrant une protection interne uniquement contre les surtensions positives. Cependant, toute tentative de doubler ladite protection par des diodes BAV21 externes entraînait une destruction quasi instantanée de l’IC.

    Les téléviseurs équipés des châssis CUC 4620 et CUC 4635 furent les premiers à subir ces déboires. Malgré des changements massifs de composants et des notes de service parfois contradictoires, la cause réelle de cette hécatombe resta insaisissable. L'hypothèse évoquée désignant un défaut de masse au niveau du tube cathodique, combinée à des ajustements hasardeux du frein de faisceau crête ('SSB'), se révéla une fausse piste coûteuse en temps et en matériel. Dans le même intervalle, les pannes se multipliaient : écrans blancs avec lignes de retour et mise en sécurité immédiate, toujours après destruction du TEA 5101A à l'arrêt précédent.

    La solution ne viendra qu’en 1996, après six ans de tergiversations.
    Grundig finit par comprendre que la tension d'extinction, même réduite à -120 V (en limite basse d'efficacité hors tubes 82 à 95cm), pouvait toujours générer des surtensions fatales à l'IC. Des résistances carbone de 1 kΩ en série sur chaque voie RVB, censées neutraliser ces phénomènes, s’avérèrent être une source inattendue du problème : leurs coupelles métalliques aux extrémités introduisaient une capacité parasite suffisante pour laisser passer des "pics" destructeurs.

    Le correctif définitif fut radical :
    • Réduire la tension d'extinction.
    • Limiter la tension d’alimentation du TEA 5101A/D (seul TEA autorisé désormais), parfois mesurée jusqu’à 15 V au-delà de ses spécifications.
    • Ajouter une diode BAV21 en protection uniquement négative sur chaque sortie RVB amplifiée au plus près de l'IC.
    • Remplacer les résistances carbone à coupelles par des résistances 1,5 kΩ en carbone pur, sans appendices métalliques.
    Ce n’est qu’après ces ajustements que Grundig put enfin retrouver la sérénité… tout comme les techniciens, soulagés d’avoir triomphé de cette malédiction des tubes "2.0" après une bien longue traversée du désert.

    RVB
    Images attachées
    Dernière modification par tontonve ; 22/11/2024 à 15h31.
    Tontonve Charleville (08) et Chaumont (52)
    https://windows7passion.fr/grundig.html

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