1994.
L’une des plus belles années technologiques chez Grundig qui proposait enfin des téléviseurs 100Hz "potables" et surtout dépannables. En ce sens où le nouveau châssis DIGI 5 de deuxième génération (principe du balayage entrelacé avec une mémoire de trame) allait être beaucoup plus docile que la précédente, mais restera d’une qualité 100Hz tout à fait banale.
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Le concept MEGATRON s'invitait dans les tubes cathodiques Toshiba des TV 50 et 100Hz haut de gamme via le focus dynamique qui gérait la netteté par réglages différents au centre et sur les bords de l'écran. Plus une modulation de la vitesse de balayage qui séparait mieux les zones claires des zones foncées.
Sans oublier, sur certains modèles, l’apparition de l'arrêt total du téléviseur via la télécommande apportant un confort apprécié. Il suffisait d’appuyer 2 fois sur la touche veille pour déclencher à distance l’interrupteur qui sera d’une fiabilité exemplaire.
Une nouvelle tension 12V baptisée +F sur les châssis CUC 7851 à 7890 et +L sur le DIGI 5, venait d'être créée pour la gestion son du module FI et la mise en forme des signaux sur le module BF. Il n'était pas directement dérivé du +M (16.5V) via un régulateur habituel du secondaire de l'alimentation, mais régulé derrière le tuner par un BC337/40 nommé T351. S'il se coupait et ça arrivait, il n'y avait pas qu'une absence de son, mais aussi d'image et d'afficheur si équipé avec toujours présence de haute tension. Je ne sais pas quelle mouche avait piqué les ingénieurs pour nous pondre une alimentation aussi succincte qu'isolée? Vraisemblablement pour éviter de générer des bruits parasites au casque ou dans les HP!
Grundig proposait toujours un 82 cm en 50Hz à base de CUC 7880, mais une nouvelle version M82-774 Top Euro sans PIP ni meuble accessible aux petits budgets, voyait le jour. Pari gagné, il aura un succès largement mérité.
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Grundig proposait un nouveau look haut de gamme 50 Hz avec le M72-795/9 Top tout écran et le E 72-911/9 Top F.A Porsche bicolonne au design exclusif équipés du châssis CUC 7851 à l'audio soignée par 2X50w + subwoofer et à la gestion vidéo, qui aidée de l'excellent tube Toshiba 72cm nouvelle génération, entreront dans la légende des téléviseurs générant la meilleure qualité d'image que j'ai pu constater chez Grundig. Cette marque japonaise annonçait une durée de vie de ses canons cinq fois supérieure à un tube traditionnel et un revêtement antistatique CCS protégeait efficacement l'écran contre la poussière. Et là, je dis respect pour l’image produite!!!!!! IC Philips + tube Toshiba A68 KZN 696 X01 = un pur régal.
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La nouveauté du moment venait aussi du Dolby Prologic avec l’arrivée en magasin du E72-911 DSP et de son châssis CUC 7861 dès mars 1994. Le son 5 canaux 120/75W avec Dolby était particulièrement soigné par les modules BF réparable et DSP à la technologie cms heureusement échangeable à l'époque. Ces modèles haut de gamme avec tweeters pouvaient rencontrer une mise en sécurité intempestive du module BF à fort volume sonore. L'impédance inférieure au cahier des charges (3 ohms environ au lieu de 4) de ces petits haut-parleurs provoquait une surcharge des BF d'où l'absence de son intermittent. Le problème des Porsche E 72 911 en 50 ou 100Hz provenait de leur caisse nécessitant un démontage complet pour accéder aux HP. Il fallait ôter le tube + le châssis + retirer les 10 vis + déclipser la façade sans rien péter des 18 attaches. Le tout sans déformer l'aluminium des enjoliveurs. Idem pour un éventuel accès au clavier à 4 touches, prise casque et récepteur IR. Que du bonheur...…
Sur ces mêmes châssis, le transistor ligne était au départ un BU 508A ou S2000. Calibré trop juste, il pouvait entrer en résonance comme Grundig l'avait déjà connu par le passé avec perte de chroma sur une partie de l'image. Ici, il pouvait provoquer des bandes verticales "flottantes" à la con au centre de l'écran sur une image claire à froid. Le remède passait obligatoirement par la pose d'un transistor Toshiba 2SD1432 agréé Grundig et surtout ne venant pas d'un grossiste peu scrupuleux. Je rappelle qu'il y avait toujours sur ce type de transistor, dans un but de déstockage de la jonction base / émetteur, une résistance interne ou externe d'une centaine d'ohms suivant le fournisseur. En cas de mauvais choix, le démarrage du balayage ligne devenait impossible.
Sans oublier l'incompatibilité probable d'une source PAL sur l'ensemble de ces châssis, identifiée comme NTSC par un signal chroma tronqué. Cela se traduisait souvent par un passage en noir et blanc intermittent. Une intervention sur le module RVB synchro était alors nécessaire.
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Voir mon dossier Prologic en PDF ici:
https://windows7passion.fr/logiciels/dolby-surround.pdf
Un premier 16/9 en 70 cm 50Hz, le ST 70-169/9TOP apparaissait et aura un certain succès bien que cette fois, son tube Toshiba ne me faisait pas monter au rideau. Il exploitait le nouveau circuit intégré SAA 4980. C'était un compresseur de signaux Y, U, V permettant de ramener une image de format 4/3, à l'origine étalée sur tout l'écran 16/9, dans un format correct pour être vu sans défauts de géométrie. Dans ce cas, une image 4/3 étendue sur tout un écran 16/9 allait se voir compresser chaque ligne visible, passant de 52us à 39us. Comme il n'était pas prévu de relier cet IC au bus I2C, il fallait lui adjoindre une interface de commutation (16/9<=>4/3), via le SAA 1300 qui, elle, y était reliée. Pour lever le doute sur ce module atypique, il suffisait de ponter broche à broche les connecteurs UVY et UVY1. La masse étant broche 1. La géométrie n'était plus, à l'évidence, correcte, mais les contrôles qualitatifs du signal vidéo et de la chroma devenaient possibles.
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L'excellent châssis CUC 6000 pour la nouvelle gamme basique 50Hz toujours sans aucun composant CMS sur la carte mère (photo ci-dessous d'un modèle allemand donc sans module FI France) naissait avec deux erreurs de jeunesse sur notre territoire. Un effet de voile en haut de l'écran (défaut identique sur le DIGI 5), vite résolu par une modification simple et rapide du CAG dans le module FI et une chroma SECAM décrochant à la moindre imperfection du signal, demandera un an de patience avant d'avoir enfin une solution efficace. En effet, le changement du STV 2110 par la nouvelle version STV 2110B à la fiabilité et à l'efficacité sans failles devenait indispensable et exigeait tout de même le remplacement d'une quinzaine de composants gravitant autour. Sans oublier le petit réglage final indispensable sur la self d'identification SECAM F131, voire son remplacement parce que collée par son propre verni. Le seul transistor CMS repère CT2281 en sortie vidéo du module FI uniquement créé pour la France, allait vite faire chier son monde. Il n'était pas rare de voir l'amplitude du signal FBAS se réduire ou disparaître en sortie FI par la faiblesse chronique de ce maudit BC 858B. Mais quelle plaie, ces transistors lilliputiens. Quant aux hôteliers, ils pouvaient légitimement se plaindre, sur un parc avec série CUC 6000, d'un moirage intermittent. En veille, ces téléviseurs ne coupaient pas totalement la tension commutée 12V +B' de leurs tuners, générant par oscillations, un signal résiduel se réjectant dans le réseau HF. Sur un parc complet, imaginez ce que cela pouvait donner. Et encore un truc à la con!!! C'était heureusement facilement solutionnable par un petit câblage aussi rapide que sympathique. Pour la première fois, la mesure de frein de faisceau crête "SSB", qui jusqu'ici, était toujours prélevée sur le graphitage du tube via l’incontournable résistance de faible valeur (entre 270 et 330 ohms) + diode Zener limitant la tension SSB à - 4.7V, était abandonnée. Désormais, cette fonction sera déterminée par l'analyse du courant de retour "SW" du module CI tube. Un niveau critique mesuré par 2 transistors provoquera une limitation proportionnée du contraste via une diode. Ce châssis deviendra l'un de mes préférés tant par sa fiabilité que par sa conception "simplissime".
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Les magnétoscopes GRUNDIG basiques étaient désormais entièrement construits par PHILIPS, sauf le haut de gamme GV 465 Euro HIFI à l’électronique toujours élaborée par Grundig Allemagne. Ce constructeur d’outre-Rhin exploitait désormais la très respectable nouvelle mécanique Turbodrive qui, après quelques erreurs de jeunesse comme l’impossibilité de désolidariser le tambour de têtes de son moteur, fonctionne toujours aujourd'hui. Une nouvelle gamme sympa de magnétoscopes arrivait donc dans les rayons avec les GV 405, 406 (celui de ma mère est toujours fonctionnel), 415, 416 et 435 Euro. On a tous rencontré cette première panne chronique de bruit de mixeur et changé par centaines, cette fameuse vis sans fin (repère 48A sur schéma) fendue ou décollée tournant dans le vide... Il y a eu aussi encore et toujours ce problème de "pompage" vidéo avec Canal + qui n'en finira donc jamais de nous faire chier sur les versions basiques où la modification d'un condensateur était de mise et la retouche des réglages PLL et AGC fortement conseillés dans la FI. Et enfin, ce défaut erratique d'absence de son lors d'un enregistrement sur piste mono qui allait perturber plus d'un appareil. La présence de limaille de fer dans les connecteurs des têtes d'effacement pleine piste et combi en était la cause, mettant à genou l'oscillateur d'effacement. La soufflette fut nécessaire avant de sortir l'oscillo. Dans le pire des cas, il fallait vérifier au moins 7 composants, voire carrément ressouder une nouvelle filerie sur les connecteurs. Défaut qui n’apparaîtra pas non plus sur les modèles HIFI construits par Grundig Allemagne dont ce premier et excellent Gv 465 Euro HIFI au look plus que discutable. Ce sera corrigé l’année suivante. Cette nouvelle mécanique offrait un rembobinage ultrarapide conservant l’AIDC (auto identification de la durée de la K7), la marque de fabrique allemande.
La programmation simplifiée SHOW VIEW par simple code faisait son apparition dans la nouvelle gamme VHS avec des télécommandes impressionnantes par le nombre de leurs fonctions où l'isolement par un bout de papier de la carcasse d'une des 2 piles dans le logement dédié était obligatoire sur certains modèles afin d'éviter un contact fâcheux avec l'électronique. Et on ne rit pas KIKI!!!
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Le constructeur d'outre-Rhin lançait une nouvelle ligne HIFI Fine Arts. Design joli, mais trop souvent en panne pour le haut de gamme de la série 1000 infrarouge… La profession boycottera vite ce type de HIFI.
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Retrouvez la revue commerciale Grundig France de 1994 ici:
https://windows7passion.fr/revue-1994.html
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