Le groupe TF1 a annoncé lundi soir qu'elle allait dépenser 641 millions d'euros pour acquérir le groupe M6. Mais cette très probable fusion des deux principaux groupes de télé privée privée inquiète de nombreux acteurs, comme l'explique mardi dans "Culture Médias" Jean-Louis Chetrit, le président de l’Union des marques.
INTERVIEW
Le big bang des médias français annoncé lundi soir n'en finit pas de faire trembler. TF1 a annoncé son projet de fusion, plutôt qu'un simple rachat, avec M6. Une nuance qui doit permettre aux deux groupes de mettre plus de chances de leur côté, face à l'Autorité de la concurrence. Car cette institution pourrait décider de mettre un coup d'arrêt au projet du groupe télé TF1. La naissance de ce nouveau grand ensemble n'est en effet pas encore acquis. Premier obstacle : TF1 et M6 possèdent à eux deux neuf chaînes de la TNT gratuite.
Or, la loi française interdit à un même groupe d'en détenir plus de sept. Deux options s'offrent donc au le futur ensemble. Soit il retire certaines de ses chaînes de l'antenne, soit il les vend. Une opération qui n'est pas aussi simple à réaliser qu'il n'y paraît.
"Les marques vont se retrouver face à une absence d'alternative"
Deuxième obstacle : l'hégémonie sur le marché publicitaire. En fusionnant, TF1 et M6 contrôleraient 70% des encarts publicitaires, une situation de monopole qui inquiète les annonceurs. "La capacité à contrôler le prix à l'achat et à la vente, la limitation de la capacité de nouveaux entrants à pénétrer le marché, la réduction de l'innovation… Tout cela est inquiétant pour les marques, qui ont besoin de la télévision pour se développer", observe ainsi Jean-Louis Chetrit, le président de l’Union des marques.
"Les marques vont se retrouver face à une absence d'alternative pour pouvoir construire leur communication demain", ajoute-t-il.
Réponse dans 12 à 18 mois
Le groupe Bertelsmann, actuel propriétaire de M6, a présenté ce probable nouvel ensemble comme "une réponse française aux plateformes mondiales". Si la fusion TF1-M6 représente un big bang à l'échelle française, elle ne serait qu'un tout petit "bang" au niveau mondial. Cet argument convaincra-t-il l'Autorité de la concurrence ? Réponse dans 12 à 18 mois, le temps que l'institution ne rende son avis sur le projet de fusion.
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