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  1. #1
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    Les 90 ans de la télévision

    Il y a 90 ans, la télévision
    La télévision a célébré, hier, les 90 ans de sa première diffusion en public… 14 avril 1931, Malakoff, banlieue sud de Paris, amphithéâtre de l’Ecole supérieure d’électricité. 800 invités de prestige se pressent, en redingote et chapeau. Le ministre des PTT au premier rang. On retient son souffle.


    Des acteurs interprètent les personnages de Suzanne Bridoux et René Barthélémy en 1961 dans une scène reconstituant les premiers essais de télévision en 1931 dans "En direct de notre passé" © AFP / INA

    Sur un écran de 30 centimètres sur 40 en verre dépoli apparaît le buste de Suzanne Bridoux. La dame s’est lourdement fardée pour l’occasion et grille une cigarette dont on distingue chaque volute à l’image. Sa voix, parfaitement distincte, est acheminée par un canal radio annexe. Suzanne, première speakerine de l’histoire de la télévision sans le savoir, annonce un petit film « L’Espagnole à l'éventail" .

    Le public de l’amphithéâtre, les premiers téléspectateurs du XXe siècle, assiste ainsi à une captation en direct – la présentation de Suzanne - puis à une séance de télécinéma. En un mot, ça marche. La nouvelle fait le tour de la capitale. Les curieux convergent vers Malakoff. 800 autres privilégiés auront droit à une seconde démonstration.

    D’où sont émises ces images pionnières ?


    La télévision a fété ses 90 ans. Ici deux hommes regardent la première émission télévisée retransmise sur un poste de télévision installé rue de Grenelle, à Paris, France le 27 avril 1935 © Getty / Keystone-France

    D’un studio laboratoire, à seulement deux kilomètres de là. Bienvenue dans les sous-sols de la Compagnie des compteurs de Montrouge. Suzanne Bridoux n’est autre que la secrétaire du patron. Mais le maître d’œuvre s’appelle René Barthélémy, ancien radio-télégraphiste à la tour Eiffel. Il n’a pas inventé la télévision tout seul.

    Depuis la fin du XIXe siècle, s'enchaînent les découvertes dans le domaine de l’électricité et de l’optique. En Grande-Bretagne, un autre ingénieur, traumatisé par le naufrage du Titanic, travaille au guidage des navires par temps de brouillard et dépose un brevet de télévision mécanique dès 1923. Il parviendra à transmettre des images à New-York par ondes courtes. Et construira des récepteurs permettant de capter les programmes expérimentaux de la BBC. On parlait, à l’époque, de « radiovision ».

    Le président de notre Compagnie des compteurs fait le déplacement en Angleterre pour assister à ces essais
    Enthousiasme ! De retour à Montrouge, il donne de nouveaux moyens à son homme, René Barthélémy. Les premières expériences ne feront apparaître que des ombres et des damiers à l’écran. Mais en 1929, le visage d’un employé du labo s’y dessinera presque distinctement.

    Après l’exploit du 14 avril 1931, le ministre des PTT, confiera à René Barthélémy un local technique au pied d’un émetteur de 430 mètres. Tous les jeudis après-midi, on testera des émissions. Elles ne pouvaient alors être reçues que par six récepteurs en région parisienne !
    source et reportage audio ► France Inter
    "Qui dira toute la malice dont les choses sont capables lorsqu'elles cherchent à vous embêter ?"...E.Aisberg (son C.V.)

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  2. #2
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    La TV analogique commence, et se répand en Europe: En Allemagne avec la Telefunken, et outre Manche avec la BBC.

    Aux USA se crée le National Television System Comitee( NTSC )

    La 2 me guerre mondiale stoppe net les émissions, excepté la FERNSEHSENDER PARIS de KURT HINZMANN, Telefunken, la saga de la TV continue outre Atlantique: En 1941, le standard 525 lignes 60 Hz est adapté par le NTSC

  3. #3
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    Et comment tout cela a-t-il commencé ?

    Je reproduis ci-après un extrait du livre de P.Duru
    © "l'envers du petit écran" par P.Duru,éditions Gauthier-Villars 1966



    Un regard sur le passé:
    Les pionniers

    "Il ne saurait être question de télévision sans un traducteur lumière-courant à l’émission, un traducteur courant-lumière à la réception et un dispositif de « découpage » de l’image valable tant à l’émission qu'à la réception. L'histoire de la télévision commence donc avec les travaux relatifs à l’une quelconque de ces trois découvertes. Il se trouve que la première en date est celle du traducteur lumière-courant avec la découverte du sélénium par BERZELIUS, en 1817, mais il faut attendre l’année 1872 avant qu'il ne fut question pour la première fois des propriétés photo-électriques du sélénium. Entre temps (1858) PLUCKER, en étudiant pour la première fois les rayons cathodiques, commençait les travaux qui devaient aboutir un jour au traducteur courant-1umière actuel : le tube image. Entre temps aussi (1860) un florentin : l'abbé CASELLI, mettait au point un appareil : le Pantélégraphe où l'on trouvait pour la première fois la décomposition en lignes : le pantélégraphe de CASELLI (figures 49 a et 49 b) transmettait électriquement des messages écrits à l’encre grasse (isolant) sur du papier d’étain (conducteur). La reconstitution du message, côte réception, se faisait par des procédés photo-chimiques .(Aujourd'hui [1966], la transmission par télé-photo se fait au moyen du bélinographe, mis au point au début du siècle par Edouard Belin (procédé photoélectrique).




    Nous retrouvons maintenant Pannée 1872 : WILLOUGHBY SMITH et MAY découvraient que : la conductibilité électrique du sélénium augmente proportionnellement à l’éclairement auquel il est soumis.
    Cette découverte stimule l’imagination des chercheurs : le sélénium n'est-il pas une rétine électrique?
    Dès lors, la vision à distance, caressée jusque-là comme une chimère, ne semble plus impossible.
    Dans les années qui suivent, Rosse, SALE, ADAMS et WERNER SIEMENS étudient le sélénium.
    Ce dernier, en 1876, présente un « œil électrique ». C'est un dispositif qui permet seulement d'apprécier l’éclairement global: le sujet est projeté à travers une lentille sur un écran de sélénium, et le récepteur est un simple mesureur de courant : un galvanomètre dont l’aiguille, par ses déplacements, traduit les différences d'éclairements. Comme on le voit, l'œil de Siemens est l’ancêtre du posemètre.
    En 1878, Graham BELL, l’inventeur du téléphone, présente une autre application de la photosensibilité du sélénium. Son photophone (figure 50) est un appareil qui permet de télégraphier ou de téléphoner par l’intermédiaire de la lumière : la membrane téléphonique est remplacée par un mince miroir qui se déforme et renvoie sur un écran de sélénium un pinceau de lumière dont l’intensité dépend de cette déformation.



    En 1880, CORNELLY frères et Mac TIGHE, de Pittsburg, déposent un brevet pour « transmettre électriquement la force d'onde de la lumière ». Les journaux s’emparent de la nouvelle pour en faire des gorges chaudes, mais on apprend bientôt que Graham BELL s’intéresse au projet... et les railleries cessent.
    Diverses réalisations, dès lors, basées sur les propriétés du sélénium, visent la transmission des images immobiles. Mentionnons, parmi celles-ci, un appareil dû à Shelford BIDWELL, qui utilise pour la première fois l’analyse par ligne au moyen d’une substance photosensible.
    L’inventeur transmettait l’image d’un carré blanc sur fond noir à partir d’une projection fixe. La réception se faisait sur papier électrochimique, ce qui excluait la possibilité de transmettre une image animée.
    L’analyse ligne par ligne était réalisée en donnant à l’organe photosensible un mouvement de rotation rapide, combiné avec un mouvement de translation plus lent.
    C’est le tout premier dispositif qui ait permis la transmission d'une image immatérielle."

    à suivre....
    Dernière modification par kiki37 ; 28/04/2021 à 15h11.
    "Qui dira toute la malice dont les choses sont capables lorsqu'elles cherchent à vous embêter ?"...E.Aisberg (son C.V.)

  4. #4
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    L'ÈRE DE LA TÉLÉVISION MÉCANIQUE

    "Elle remonte à- la découverte d’un dispositif d'analyse ligne par ligne, très ingénieux, proposé en 1884 par NIPKOW (figure 51)



    L'image du sujet est projetée sur le traducteur lumière-courant à travers les trous d’un disque tournant (figure 52). Ces trous sont disposés suivant une spirale (chaque trou est décalé par rapport au précédent de la hauteur de son propre diamètre); la distance entre deux trous consécutifs correspond à la largeur de l’image.



    On devine le rôle de ces trous : ne projeter sur le traducteur, et ce, dans un ordre bien déterminé, qu’un seul point du sujet à la fois. En effet, le premier trou, en haut, balaie la partie supérieure de l’image, sur laquelle il décrit la première ligne; il quitte l’image, à gauche, au moment où le second trou se présente, à droite, pour décrire la seconde ligne, immédiatement au-dessous, et ainsi de suite... Lorsque le disque a fait un tour complet, l’image a été décomposée en autant de lignes que le disque comporte de trous. La vitesse de rotation du disque correspond au nombre d'images analysées par seconde: 16 tours, 16 images/seconde. On peut ainsi transmettre des images animées. Le traducteur lumière-courant proposé par NIPKOW n'est pas le sélénium, cependant connu, mais le noir de fumée... : le volume de la suie augmente et diminue suivant qu'elle est plus ou moins éclairée. NIPKOW imagine donc d”éc1airer de la suie -- à travers les trous de son disque - par la lumière émanant de chacun des points de l’image à transmettre. Les contractions et les dilatations de cette suie mettent en mouvement la membrane d'un microphone... Le procédé est franchement archaïque. A-t-il jamais fait l`objet d'une réalisation ? Il est permis d’en douter ! D'ailleurs le traducteur courant-lumière est un peu du même style : NIPKOW propose un récepteur téléphonique doté d'un miroir métallique, en guise de membrane. En vibrant, ce miroir devient alternativement concave et convexe. On lui fait renvoyer un pinceau lumineux sur un écran de projection, à travers un second disque tournant, identique au premier, et se trouvant au même instant dans la même situation (synchronisme parfait). Chaque trou, au fur et à mesure de sa rotation, laisse passer de l'autre côté du disque un faisceau lumineux dont l'éclat dépend de l'état de déformation du miroir. Ce faisceau est reçu sur un écran.
    L’image est ainsi reconstituée sur l’écran, ligne par ligne, au fur et à mesure du défilement des trous.
    Le principe même du disque était tout à fait valable et ne fut supplanté qu'à l’apparition de la télévision électronique en 1935, mais les procédés de traduction lumière-courant et courant-lumière ne l’étaient guère.
    C’est pourquoi la carrière du disque de NIPKOW ne commença vraiment que vers 1920, lorsque l’on eut mis au point des dispositifs de traduction réellement valables. Le traducteur lumière-courant fut la cellule photo-électrique ; le traducteur courant-lumière fut le tube à lueur appelé lampe à gaz.
    Disons quelques mots de chacun d’entre eux.

    Cellule photo-électrique

    Elle ne fut pas au sélénium: depuis 1887, époque à laquelle HERTZ découvrit l’effet photo-électrique, la photo-conductibilité
    du sélénium n'était plus le seul procédé de traduction lumière-courant (La cellule photo-électrique n’est plus un bloc de sélénium, mais une ampoule vide d'air, sur la paroi interne de laquelle est déposée une couche de métal alcalin : corps photo-émissif.
    Au centre de cette ampoule, un anneau métallique (anode) capte les électrons émis par la couche (cathode); cette émission est proportionnelle à l’éclairement dont la cathode est l’objet.)
    Les noms de HALLVACHS (étude de l'effet photo-électrique) de Julius ELSTER, de Hans Friedrich GEITEL (réalisation de la première cellule en 1905), de EINSTEIN (établissement de la théorie : quantum de lumière 1905) sont associés à la photo-émission.
    Mais la cellule photo-émissive délivre un courant faible, et son application à la télévision nécessite une lampe amplificatrice:
    la lampe radio. La toute première remonte bien à. 1906 (LEE DE FOREST :la lampe triode), mais il fallut attendre 1'après-guerre pour la voir utilisée à des fins pacifiques, en télévision.

    Tube à lueur

    Le tube luminescent utilisé dans l’éclairage moderne est, lui aussi, un tube à lueur, ou lampe à gaz. Entre le « traducteur courant-lumière » pour télévision des années 20 et le « traducteur courant-lumière » pour éclairage des années 60, il n'y a pas de différence de principe mais seulement une différence de réalisation : derrière le second disque de NIPKOW, celui de la réception, il ne fallait pas un tube d'éclairage mais une surface luminescente de la dimension même de l’image, et dont l’éclat devait varier proportionnellement au courant venant du dispositif d’émission.
    Le tube à lueur approprié à cet usage est celui de la figure 53.
    Il contient deux électrodes dans une atmosphère de néon et d'hélium sous faible pression. Entre ces deux électrodes est appliquée une tension variable proportionnelle au courant émanant de la cellule photo-électrique d'émission. La décharge électrique qui se produit dans cette atmosphère est lumineuse sur toute la surface des électrodes, et son éclat est proportionnel à la tension appliquée. Les électrodes avaient bien entendu les dimensions de l’image. Ainsi était constitué le traducteur courant-lumière répondant aux conditions que l’on exigeait.



    Le récepteur de BARTHELEMY (figure 54) était équipé de ce dispositif. La lumière provenant du tube à lueur arrivait au « téléspectateur » à travers les trous du disque de NIPKOW.
    Tels furent les dispositifs les plus utilisés dans cette période mécanique de la télévision, qui devait durer jusque vers les années 35 et faire place, à cette époque, à l’ère de la télévision électronique dans laquelle nous sommes encore aujourd'hui.
    Nous ne pouvons cependant en terminer avec l’ère de la télévision mécanique sans avoir fait mention de deux autres procédés d’analyse de l’image, deux concurrents du disque de NIPKOW dont la carrière fut cependant moins brillante. "

    à suivre
    "Qui dira toute la malice dont les choses sont capables lorsqu'elles cherchent à vous embêter ?"...E.Aisberg (son C.V.)

  5. #5
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    .../...
    "Nous ne pouvons cependant en terminer avec l’ère de la télévision mécanique sans avoir fait mention de deux autres procédés d’analyse de l’image, deux concurrents du disque de NIPKOW dont la carrière fut cependant moins brillante.

    Procédé Maurice Leblanc

    Il remonte à 1880. C'est donc le premier en date. Un exemple de réalisation est donné figure 55 . Il servit encore à Edouard BELIN en 1926.
    Le procédé d'analyse n’est pas tout à fait le même que celui du disque de NIPKOW : l'image du sujet est projetée directement sur le traducteur lumière-courant, mais ce dernier ne peut en voir qu'un seul point à la fois : le sujet n'est en effet éclairé que par un étroit faisceau de lumière que l’on déplace sur lui de gauche à droite et de haut en bas.
    Le dispositif mécanique a pour mission de déplacer convenablement le faisceau lumineux grâce au jeu de deux miroirs oscillants.
    Ces deux miroirs se distinguent nettement sur la figure 55 : ce sont les deux taches claires, l’une circulaire, l’autre rectangulaire placées l’une au-dessus de 1'autre.
    Le pinceau lumineux servant à éclairer le sujet est dirigé sur le premier miroir; il se réfléchit et tombe sur le second, qui le réfléchit à son tour sur le sujet.
    Le miroir circulaire oscille rapidement et déplace le point horizontalement, pendant que le miroir rectangulaire, doué d’oscillations plus lentes, permet de placer les lignes les unes au-dessous des autres.



    Tambour de Weiller

    En 1889, apparut le tambour de WEILLER (figure 56).
    Le tambour de WEILLER est doté de trente miroirs rectangulaires disposés sur sa périphérie.
    Il s’agit, comme précédemment, d’éclairer successivement point par point le sujet que l’on désire téléviser.
    Le pinceau lumineux émanant d’une source fixe est dirigé sur le tambour tournant. Il est par conséquent réfléchi successivement par les trente miroirs, au fur et à mesure que ceux-ci se présentent.
    La direction du rayon réfléchi dépend de 1'angle sous lequel le rayon incident frappe le miroir. Puisque ce dernier tourne, l’angle augmente au fur et à mesure de la rotation. Le rayon réfléchi se déplace ainsi horizontalement sur le sujet.
    Si tous les miroirs étaient bien verticaux, on décrirait toujours la même ligne. Mais ils sont légèrement décalés verticalement les uns par rapport aux autres, de sorte que le faisceau décrit autant de lignes les unes au-dessous des autres que le tambour comporte de miroirs sur sa périphérie.
    La vitesse de rotation du tambour correspond au nombre d'images analysées par seconde.



    Mais tous ces systèmes mécaniques, en dépit de leur ingéniosité, ne permettaient qu’une analyse grossière : lourdeur, encombrement, inertie, difficultés pour assurer le synchronisme entre l’émetteur et le récepteur...
    Pour que la télévision soit, un jour, autre chose qu’une curiosité il fallait trouver le moyen d'explorer l’image sans faire appel à aucun dispositif mobile. On ne pouvait le faire avec un faisceau de lumière; il fallait donc le faire avec un faisceau de « quelque chose d'autre », par exemple avec un courant électrique dépourvu de son support matériel : un courant sans fil conducteur, c'est-à-dire un faisceau d'électrons."

    à suivre `
    Dernière modification par kiki37 ; 02/05/2021 à 17h02.
    "Qui dira toute la malice dont les choses sont capables lorsqu'elles cherchent à vous embêter ?"...E.Aisberg (son C.V.)

  6. #6
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    L'ÈRE DE LA TELEVISION ÉLECTRONIQUE

    "C’est l’ère des applications, des « aménagements » du tube à rayons cathodiques.
    Nous nous contenterons de tracer ici les grandes lignes de cette évolution.
    Après les premières observations de PLUCKER en 1858 – dont nous avons parlé tout au début - viennent les travaux de Wilhelm HITTORF, l'élève de PLUCKER (1868), puis ceux de VALEY (1871).
    En 1897 Ferdinand BRAUN étudie les moyens de concentrer et de dévier le faisceau.
    L’invention de l’oscillographe cathodique est la toute première application du tube à rayons cathodiques ; elle ne date que de la fin du siècle dernier.
    Il fallut attendre 1907 (proposition de Boris ROSING) pour que germe l’idée d'une application de l’oscillographe cathodique au récepteur de télévision.
    Mais, là comme ailleurs, les réalisations n'interviennent qu'après la première guerre mondiale : il fallait, que l’on puisse faire
    varier l’intensité du faisceau d’électrons afin de disposer sur l'écran d’un point lumineux d’éclat variable; il fallait aussi que l’on dispose des moyens appropriés (champs électriques ou magnétiques) pour balayer convenablement, ligne par ligne, toute la surface de l'écran.
    Le problème du contrôle de l’intensité du faisceau électronique fut résolu par WEHNELT en 1903.
    La solution au problème du balayage mit tout d'abord à contribution des moyens mécaniques. Les dispositifs électroniques n'apparurent qu'en 1928 : études de Van DER POL sur les oscillateurs à relaxation ( En langage électrique nos pompes de déviation sont des relaxateurs.)
    La première réception sur oscillographe cathodique eut lieu au printemps de 1926. C’est Edouard BELIN qui la réalisa avec HOLWECK.
    « D'après certains auteurs - écrivit plus tard Edouard BELIN - cette expérience serait la première, au cours de laquelle l’image complète et animée d'un personnage serait apparue, avec toutes ses valeurs sur 1'écran du tube cathodique. Mais l’exploration (émission) par un système mécanique à deux miroirs constituait encore une lacune, qui fut peu après comblée par d'autres expérimentateurs plus désignés et mieux placés que nous pour atteindre le but final »
    Parmi les autres expérimentateurs de cette méthode, citons DAUVILLIERS, VALENSI et surtout ZWORYKIN qui en 1933, grâce à un oscillographe perfectionné put recevoir des images dont les dimensions atteignaient 20 X 20 cm.
    Depuis, les dimensions de l'écran se sont accrues: tubes à écran circulaire de 22 puis de 31 centimètres vers les années 50, tubes rectangulaires aux angles très arrondis de 36, de 43, de 54 centimètres, tubes rectangulaires aux angles vifs de 48, 59, 65 et 70 centimètres aujourd'hui.
    En même temps, diminuait l’encombrement : téléviseurs profonds, monumentaux, inesthétiques, des années 50, remplacés par les téléviseurs extra-plats d'aujourd'hui.
    Nous terminerons avec les applications du tube cathodique à la prise de vue. Le problème - nous [le verrons] avec l’iconoscope - était encore plus délicat.
    Les premiers essais furent faits avec des films; ils n'offrent que peu d'intérêt et n’étaient susceptibles d'aucun développement.
    On plaçait le film au contact de la face avant du tube cathodique; le point lumineux mobile servait de source d’éclairage; la modulation de la lumière envoyée au traducteur lumière-courant (une cellule photo-électrique) était due aux variations de transparence du film.
    Le dispositif d’analyse et le traducteur lumière-courant étaient donc encore indépendants.
    Il fallut attendre le début des années 30 pour que l’idée de « l'oscillographe émetteur » commence à prendre forme avec les travaux de CAMPBELL-SW1NTON.
    Le traducteur lumière-courant était formé d’une série de cellules photo-électriques disposées côte à côte, sur un écran illuminé par 1'image à transmettre. Cet écran était fait en matière isolante comme un rayon de cellules d'abeilles. Dans chaque alvéole se trouvait une matière photo-sensible et le faisceau cathodique mettait successivement en circuit toutes les cellules photo-électriques de l'écran. `
    Cette fois le dispositif d'analyse et le traducteur lumière-courant appartenaient donc à la même unité. Mais les difficultés de réalisation étaient telles que l'on n’était encore parvenu à aucun résultat en 1933. Le pas décisif fut franchi par ZWORYKIN, le père de la télévision moderne, auquel revient l’honneur d'avoir réalisé alors l’iconoscope qui fut le premier tube de prise de vue digne de la télévision actuelle. Auparavant il avait expérimente un autre dispositif, dû à FARNSWORTH, avec lequel, il avait obtenu déjà de très bons résultats : images de 20 x 20 cm ne comptant pas moins de 4 000 points (la grille photo-électrique avait quatre mailles au millimètre).
    Le tube de prise de vue
    Il ressemble par certains côtés au tube image, du moins par son contenu : on y aperçoit très nettement un écran et un canon.
    L'écran n'est pas un revêtement intérieur, c'est une vraie plaque suspendue dans une ampoule cylindrique en verre transparent.
    Le canon, comme dans le tube image, est logé à l’extrémité d'un col de verre, mais il se trouve cette fois dans une position inclinée par rapport à 1'axe de l’ampoule. Contrairement à ce qui se passe pour le .tube image il n’y a pas de revêtement interne sur la paroi mais une ceinture annulaire constituée d'un fil de métal qui fait le tour de l’ampoule, et communique avec l’extérieur par une broche métallique sortant par une boursouflure du verre. Ce curieux ensemble a des dimensions moins importantes qu'un tube image, même de petit modèle; aussi le verre est-il moins épais. Il n'empêche qu'il supporte lui aussi la pression atmosphérique, car on a fait le vide à l'intérieur.
    Ce tube de prise de vue est l’iconoscope que l’on doit au professeur ZWORYKIN

    L’iconoscope présentait encore bien des imperfections. Les recherches s’orientèrent donc vers un super-iconoscope (LUBSINSKY et RODDA, 1936) qui remédiait à quelques-uns des défauts présentés par l’appareil de ZWORYKIN.



    Tous les problèmes n'étaient cependant pas résolus pour autant: la grande vitesse des électrons balayant la mosaïque donnait lieu, au niveau de celle-ci, à des phénomènes d’émission secondaire. Pour faire un nouveau pas en avant, il fallait donc concentrer et dévier des électrons animés de vitesses lentes, ce qui est plus difficile qu'aux vitesses élevées.
    On ne sut guère le faire correctement qu'en 1939, époque à laquelle apparut un nouveau tube de prise de vue, dû aux travaux
    de IAMS et ROSE : l’orthicon.
    Puis l’appareil à son tour, fut supplanté par un autre : l’image-orthicon, perfectionnement du précédent auquel on doit les images remarquables de la télévision d’`aujourd'hui.
    Les deux derniers nés sont le vidicon et le plumbicon
    Avec eux, nous sommes en pleine actualité." ( [1966])

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