© "l'envers du petit écran" par P.Duru,éditions Gauthier-Villars 1966
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"Nous ne pouvons cependant en terminer avec l’ère de la télévision mécanique sans avoir fait mention de deux autres procédés d’analyse de l’image, deux concurrents du disque de NIPKOW dont la carrière fut cependant moins brillante.
Procédé Maurice Leblanc
Il remonte à 1880. C'est donc le premier en date. Un exemple de réalisation est donné figure 55 . Il servit encore à Edouard BELIN en 1926.
Le procédé d'analyse n’est pas tout à fait le même que celui du disque de NIPKOW : l'image du sujet est projetée directement sur le traducteur lumière-courant, mais ce dernier ne peut en voir qu'un seul point à la fois : le sujet n'est en effet éclairé que par un étroit faisceau de lumière que l’on déplace sur lui de gauche à droite et de haut en bas.
Le dispositif mécanique a pour mission de déplacer convenablement le faisceau lumineux grâce au jeu de deux miroirs oscillants.
Ces deux miroirs se distinguent nettement sur la figure 55 : ce sont les deux taches claires, l’une circulaire, l’autre rectangulaire placées l’une au-dessus de 1'autre.
Le pinceau lumineux servant à éclairer le sujet est dirigé sur le premier miroir; il se réfléchit et tombe sur le second, qui le réfléchit à son tour sur le sujet.
Le miroir circulaire oscille rapidement et déplace le point horizontalement, pendant que le miroir rectangulaire, doué d’oscillations plus lentes, permet de placer les lignes les unes au-dessous des autres.
Tambour de Weiller
En 1889, apparut le tambour de WEILLER (figure 56).
Le tambour de WEILLER est doté de trente miroirs rectangulaires disposés sur sa périphérie.
Il s’agit, comme précédemment, d’éclairer successivement point par point le sujet que l’on désire téléviser.
Le pinceau lumineux émanant d’une source fixe est dirigé sur le tambour tournant. Il est par conséquent réfléchi successivement par les trente miroirs, au fur et à mesure que ceux-ci se présentent.
La direction du rayon réfléchi dépend de 1'angle sous lequel le rayon incident frappe le miroir. Puisque ce dernier tourne, l’angle augmente au fur et à mesure de la rotation. Le rayon réfléchi se déplace ainsi horizontalement sur le sujet.
Si tous les miroirs étaient bien verticaux, on décrirait toujours la même ligne. Mais ils sont légèrement décalés verticalement les uns par rapport aux autres, de sorte que le faisceau décrit autant de lignes les unes au-dessous des autres que le tambour comporte de miroirs sur sa périphérie.
La vitesse de rotation du tambour correspond au nombre d'images analysées par seconde.
Mais tous ces systèmes mécaniques, en dépit de leur ingéniosité, ne permettaient qu’une analyse grossière : lourdeur, encombrement, inertie, difficultés pour assurer le synchronisme entre l’émetteur et le récepteur...
Pour que la télévision soit, un jour, autre chose qu’une curiosité il fallait trouver le moyen d'explorer l’image sans faire appel à aucun dispositif mobile. On ne pouvait le faire avec un faisceau de lumière; il fallait donc le faire avec un faisceau de « quelque chose d'autre », par exemple avec un courant électrique dépourvu de son support matériel : un courant sans fil conducteur, c'est-à-dire un faisceau d'électrons."
à suivre `
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