La réussite des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 passera aussi par un bon usage du spectre des fréquences !
Pour la première fois depuis 100 ans, la France accueillera à Paris les Jeux Olympiques, du 26 juillet au 11 août 2024, et Paralympiques, du 28 août au 8 septembre 2024 (JOP). Paris est la deuxième ville au monde avec Londres à recevoir trois fois les Jeux Olympiques d'été, après 1900 et 1924.
Cet événement de grande ampleur rassemblera jusqu’à 206 nations. L’enjeu d’une gestion optimale du spectre des radiofréquences est donc crucial pour atteindre un plein succès non seulement sur la quarantaine de sites des épreuves mais également, par sa diffusion, à l’échelle mondiale. Dans ce cadre, l’ANFR collabore étroitement avec le Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques (Paris 2024) et toutes les entités étatiques concourant à la réussite de cette compétition.
L’évolution des technologies et des usages augmente les besoins en fréquences spécifiques. A cette tendance, à laquelle l’événement des Jeux de Paris n’échappe pas,
la proximité des sites Olympiques entre eux et leur intégration à la ville viennent complexifier l’identification de spectre dans un environnement où les usages sans fil courants sont déjà de plus en plus intenses, notamment à Paris.
Pour les JOP 2024, le défi pour l’Agence se situera dans la capacité à répondre à ces enjeux à très grande échelle, dans un contexte de multiplication et de simultanéité des épreuves sportives et des lieux de rassemblements.
La technologie au cœur de la réussite
Déterminer les fréquences qui pourront être utilisées sur tous les sites des épreuves, du village olympique, etc., que ce soit pour la mesure des performances des athlètes, le déroulement et la sécurité des événements ou leur radiodiffusion. La détermination de ces fréquences qui pourront être utilisées, le cas échéant de façon dérogatoire, temporaire et localisée a fait l’objet au préalable de travaux et d’échanges avec les affectataires matérialisés par le
plan de gestion du spectre pour les Jeux Olympiques et Paralympiques, diffusé en juillet 2022 par Paris 2024. Préparé par l’ANFR, ce document est à destination des ayants droit du monde entier qui ont depuis février 2023 la possibilité de formuler leurs demandes de fréquences sur le
portail de réservation de fréquences de Paris 2024 selon trois périodes :
- une 1ère période de février à fin juillet 2023 ;
- une 2e période ouverte début septembre 2023 ;
- et la période exceptionnelle qui s’étendra jusqu’à la fin des Jeux.
- Attribuer les fréquences aux utilisateurs pour chacun des sites où ils sont autorisés à les exploiter.
L’ANFR instruit d’ores-et-déjà plusieurs milliers de demandes transmises par Paris 2024 à qui elle notifiera ses résultats afin que le COJOP puisse délivrer les autorisations à compter du début de l’année prochaine. A l’instar des JOP de Tokyo, ce sont près de 100 000 demandes qui sont attendues d’ici la fin des JO
- Assurer la disponibilité effective des fréquences attribuées sur chaque site et, si besoin, supprimer les perturbations les affectant.
La disponibilité du spectre durant les JOP sera assurée par :- une action préventive consistant à contrôler la conformité des équipements radioélectriques pénétrant dans les enceintes olympiques et paralympiques avec les autorisations délivrées et les étiqueter pour les reconnaitre plus aisément sur les sites. Il s’agit de ce qui est communément appelé le test and tagging.
- une action curative consistant à superviser l’usage du spectre sur les sites en employant un ensemble de moyens de mesures radioélectriques particulièrement diversifié, composé de systèmes fixes, d’équipements mobiles et enfin de matériels portatifs. Il s’agit du monitoring.
La stratégie de déploiement retenue pour le monitoring consiste essentiellement en une
installation temporaire des moyens fixes autorisant une couverture complète des sites Olympiques. Ainsi, des réseaux de matériels utilisant la technique de «
time difference of arrival » (TDOA) seront installés sur les sites JOP de Paris 2024. Un dispositif temporaire adapté sera également déployé à Tahiti pour l’épreuve de surf.
Ce dispositif pourra être complété par des
véhicules laboratoires possédant généralement un mât télescopique, qui s’avère utile pour dégager les antennes de mesure des obstacles au sol. Pour affiner la localisation du brouilleur, d’autres d’équipements portatifs permettant la localisation précise des sources électromagnétiques et le constat de brouillage :
récepteur et analyseur de spectre portatifs alimentés sur batterie, antennes, câbles, filtres et autres préamplificateurs faibles bruits… seront nécessaires.
Des renforts français et issus de toute l’Europe
La supervision des équipes déployées sur les sites Olympiques et Paralympiques, la coordination de l’ensemble du dispositif de l’ANFR, la représentation de l’Agence au quartier général de Paris 2024 et les interactions avec les différents postes de commandement étatiques qui pourront être mis en place vont fortement mobiliser l’ANFR durant les JOP.
C’est pourquoi, l’ANFR
renforce ses liens avec ses homologues européens et plusieurs administrations françaises ainsi qu’avec des établissements d’enseignement supérieur afin de disposer de renforts.
Des conventions signées avec
19 administrations européennes de gestion des fréquences et 5 administrations françaises permettent de mettre à la disposition de l’Agence, 120 agents qui bénéficieront d’une formation spécifique. Ce renfort sera complété par des accords passés avec des instituts universitaires de technologie et des écoles d’ingénieurs qui aboutiront à la mobilisation d’une centaine d’étudiants.
Une préparation avec un dispositif d’ores et déjà éprouvé
L’ANFR a déjà pu
éprouver son dispositif cet été au cours de véritables compétitions sportives, appelés évènements test (
test events), organisés par Paris 2024 ou des fédérations tierces. C’est dans cet esprit que l’ANFR a apporté son concours, notamment à la compétition de voile au mois de juillet à Marseille, au triathlon de Paris au mois d’août et aux épreuves de VTT en septembre à Elancourt.
L’entrainement lors de ces test events se poursuivra pour l’ANFR début 2024 avec l’objectif de perfectionner le dispositif et de se préparer aux différents scénarios.
Comme on le voit, l’ANFR se prépare comme un athlète pour répondre présent à cette compétition qui représente le graal dans le mouvement sportif et dont la réussite passe en partie par le bon usage du spectre.
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