Erreur cher Martin, RTL, Europe 1 et RMC Info savent fort bien que de vastes zones sont très mal, voire pas du tout couvertes par leurs relais FM, tout simplement parce que ces derniers sont de puissance bien inférieure à celles des émetteurs FM de France Inter.
Par exemple, à Nantes Haute-Goulaine, l'émetteur de France-Inter rayonne environ 125 kW de PAR (source site de M. Thierry Vignaud), alors que ceux de France-Info et des périphériques vont de 1 à 3 kW de PAR maximum. A 30 km à l'ouest de Nantes, inutile de compter écouter ces radios chez moi sur FM, hormis l'écoute sur smartphone (tout le monde n'a pas internet donc la wifi) les émetteurs ondes longues de RTL et Europe 1 sont la seule alternative (RMC Info est trop faible) et il en était de même avec l'émetteur de Rennes Thourie (711 kHz - 300 kW) lorsqu'il relayait France-Info. En FM, hormis les quatre programmes de Radio-France (Inter, Culture, Musique, Loire-Océan) le signal est quasi inexistant.
Je ne suis pas le seul dans ce cas, et c'est pour cela que les "périphériques" maintiennent leurs émetteurs ondes longues car ils savent fort bien que sur des milliers de kilomètres de routes et d'autoroutes en France, il n'y a pas d'autres moyens de les écouter: même les réseaux GSM ne passent pas partout donc l'écoute via les applis de smartphones est trop aléatoire. Il n'y a certainement pas, hormis dans les villes et leurs banlieues, 95% d'auditeurs sur la FM en faisant la moyenne sur l'ensemble du territoire. Nombreux sont les auditeurs en déplacement (routiers, voyageurs de commerce etc) qui écoutent les journaux et infos trafic sur les ondes longues.
Si ces trois stations commerciales maintiennent leurs émetteurs ondes longues, c'est tout simplement parce qu'elles savent fort bien que, même malgré leurs coûts d'entretien et de fonctionnement élevés, c'est le seul moyen pour elles d'être audibles sur la majeure partie du territoire en-dehors des zones urbaines, fortement industrialisées (et donc parasitées en AM), seuls endroits où leurs relais FM sont disponibles dans des conditions correctes... et de permettre aussi à leurs publicités commerciales d'être entendues partout, notamment dans les zones de relief.
Désolé cher ami, là aussi je me permets de contester avec vigueur !
Même si en effet certaines fréquences n'ont pas été officiellement reconnues par les plans de Stockholm de 1948, 1952 etc, c'est tout simplement parce que soit elles étaient considérées comme ayant une puissance et une portée disproportionnée par rapport au pays dont elles avaient la concession officielle de radiodiffusion (cas de Radio-Luxembourg au Grand-Duché), soit parce qu'elles n'existaient pas encore, comme par exemple Europe n°1 qui n'a obtenu qu'en 1955 sa concession du gouvernement de la Sarre (à l'époque indépendante, mais sous "protectorat" français, comme le Maroc ou la Tunisie), ou RMC qui n'émettra sur les ondes longues que bien plus tard, en 1965.
Ces stations n'ont jamais été des "pirates soutenus par les autorités françaises", elles ont toutes à leur création bénéficié d'une concession officielle attribuée par le pays sur lequel elles se sont installées :
- Radio-Luxembourg, nous l'avons vu, a obtenu du Grand-Duché l'attribution de la concession de son service public de radiodiffusion à sa maison-mère, la Compagnie Luxembourgeoise de Radiodiffusion (CLR), société de droit luxembourgeois à capitaux franco-belges (voir page Wikipédia à cette rubrique) qui deviendra par la suite la CLT puis l'actuel RTL Group au gré de divers mouvements d'actionnariat.
- Radio Monte-Carlo, à l'origine imaginée par l'homme d'affaires roumain Charles Michelson, a été imposée par les Allemands pendant la Seconde Guerre Mondiale au Gouvernement de Monaco qui, à la Libération, en accord avec la France, lui a attribué (comme le Luxembourg) sa concession d'exploitation de la fréquence ondes moyennes attribuée par les accords internationaux (voir page Wikipédia ici). Le gouvernement français, pour ce faire, détenait la majorité des actions par l'intermédiaire d'une société de participations spécialement créée dans ce but, la SOFIRA (Société Financière de Radiodiffusion) qui deviendra plus tard la SOFIRAD en étendant ses participations à d'autres médias. En 1965, le gouvernement français, bien qu'officiellement titulaire du monopole de la radio-télévision via l'ORTF, autorisera RMC à installer un émetteur ondes longues sur 218 kHz (1200 kW) sur le col de la Madone, près de la principauté. L'intérêt était pour les deux actionnaires, la France et Monaco, de rentabiliser au mieux cette source de revenus... et c'est pour cela que l'émetteur sera déplacé et porté à 2000 kW à Roumoules (04) en 1974.
- Europe n° 1, nous l'avons vu dans le "Tour de France des émetteurs" à la rubrique Sarre, a été créé dans le but de rentabiliser la station de télévision privée TeleSaar à capitaux franco-sarrois titulaire d'une concession de service public de télévision dans ce pays sous protectorat français depuis la Libération, sans rapport direct avec l'Allemagne de l'Ouest à l'époque. Comme pour TeleSaar qui devait se développer avec un émetteur francophone reçu en Alsace et Lorraine face à Télé-Luxembourg, Europe n° 1 lui aussi bénéficiait d'une concession du gouvernement sarrois pour émettre en ondes longues, en concurrence frontale avec Radio-Luxembourg. Lorsque le référendum eut pour résultat le retour de la Sarre à l'Allemagne de l'Ouest, farouchement attachée au monopole, TeleSaar dut cesser d'émettre. Par contre, pour la radio c'était différent. Celle-ci, reçue dans une grande partie de la France, s'était attirée la sympathie du public par ses méthodes totalement novatrices et son ton résolument tourné vers les jeunes. Bien que titulaire d'une concession, elle n'avait, comme Radio-Luxembourg d'ailleurs, aucune fréquence officiellement attribuée en ondes longues, gamme d'ailleurs de plus en plus encombrée. Après diverses vicissitudes, elle réussit à obtenir de la RDA (sans doute trop heureuse d'embêter la RFA avec cela) l'autorisation d'utiliser, avec un léger décalage de 2 ou 3 kHz, la fréquence utilisée par Berlin-Est pour la radio des troupes soviétiques d'occupation. Lorsque la Sarre redevint un Land ouest-allemand, le gouvernement français pressé par de nombreux intervenants tant politiques que privés, se résolut à racheter la station par l'intermédiaire de la SOFIRAD (déjà propriétaire de Radio Monte-Carlo).
Par la suite, bien plus tard, divers mouvements d'actionnariat et/ou de privatisation interviendront dans la vie de ces trois radios, mais même si leurs fréquences de diffusion n'étaient pas vraiment reconnues au plan international, leur existence en tant que concessionnaire de service public de radio-télévision des pays dans lesquels étaient constituées leurs sociétés d'exploitation était totalement légale.



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