L'équipement du réseau par "l'Administration des Postes, Télégraphes et Téléphones" (les "P.T.T.") a été très lent et laborieux, essentiellement par manque de fonds publics pour le financer jusqu'à ce que V.G.E. décide durant son septennat de lui donner un coup de fouet, en transformant au passage cette "Administration" en "Agence Commerciale des Télécommunications" (qui deviendra plus tard "France Télécom").
Jusqu'à cette date, lorsqu'un "usager" en puissance souhaitait avoir le téléphone, il devait d'abord verser une énorme "avance sur consommations" d'environ 2500 Francs destinée à financer son raccordement au réseau. A noter toutefois que 2500 Francs de 1974 équivaudraient actuellement à peu près, selon le convertisseur de l'INSEE, à... 1915 euros ! C'était déjà un premier frein qui en rebutait plus d'un et réservait le téléphone aux seules classes aisées des particuliers.
Il fallait ensuite attendre qu'une ligne soit disponible sur le central téléphonique. Je me souviens parfaitement que, alors que dans notre appartement de Nantes nous avions eu le téléphone en "quelques" semaines seulement, lorsqu'en 1975 nous avons déménagé à 30 km de là, les P.T.T. avaient conseillé que nous fassions le transfert de ligne au plus tôt car la mise en souterrain de "l'artère aérienne" (régulièrement coupée par les vents forts et les tempêtes), allait bloquer toute installation de ligne pendant plus d'un an !
La nouvelle maison étant en travaux, mon père ne voulait pas avoir à faire déplacer le câble par la suite et déclina cette proposition, si bien que nous nous sommes retrouvés sans téléphones pendant... deux ans, les travaux ayant pris du retard ! J'étais furieux, étant obligé de déranger (sans trop en abuser...) parents de copains ou même commerçants pour faire prévenir de ne pas s'inquiéter quand je devais rester sur Nantes...
Les poteaux téléphoniques aux faisceaux de fils et aux isolateurs
de verre ou de porcelaine blanche faisaient partie du paysage le
long de toutes les routes de France et dans de nombreuses rues.
Jusque dans les années 70, une vieille blague disait que la moitié de la France attendait le téléphone pendant que l'autre moitié attendait la tonalité !
En 1979, tout un secteur nord-ouest de la Loire-Atlantique était encore en "manuel". Il fallait, je m'en souviens encore, appeler le 79.91.11 pour obtenir l'abonné 3.12 à Blain ou le 0.11 à... Notre-Dame des Landes, alors que mon propre central en centre-ville était déjà équipé en fréquences vocales et permettait, dès 1983, le transfert, le signal d'appel ou la conférence trois.
Retour dans le passé...
Le nom du téléphone à cadran BCI-1924 venait de l'année de son
apparition (1924) dans les villes équipées de centraux automatiques
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Le modèle U-43 l'a remplacé de 1943 à 1963...... y compris chez les abonnés non reliés à l'automatique,
remplaçant des modèles en général très anciens à manivelle.
L'usager maniait le levier 2-3 fois pour envoyer le courant de
sonnerie, puis décrochait pour demander un numéro à l'opératrice.
Soit elle le passait aussitôt, soit, pour l'interurbain, elle rappelait
car certaines campagnes manquaient de lignes avec la ville voisine.
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Finie la lourde bakélite, le S-63 en plastique apparaît d'abord avec un
cadran en vue de remplacer les U-43 et les 1924 encore en service...
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... cadran ensuite remplacé par un clavier d'abord à impulsions
avec un bouton "Bis", puis en fréquences vocales où ce même
bouton "Flashing" sert aux nouveaux services (signal d'appel, etc)
(cliquer sur l'image ou ici pour voir l'image en grande taille)
En tout cas, je trouve fantastique que ces vieilles lignes de fils de cuivre remontant aux années 60-70 permettent de recevoir, pas si mal que ça, des chaînes de télévision par centaines y compris de l'autre bout de la terre, et de se connecter au monde entier via cette pieuvre technologique ultra-puissante, connue par tout un chacun sous le simple nom de "Internet".
Amitiés,









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