"
La Radio Numérique Terrestre (RNT), c’est la radio par les  ondes, comme la FM, mais en mode numérique. C’est une version moderne de  la FM qui peut se déployer de façon complémentaire et qui apporte à  l’auditeur un confort, une meilleure qualité de son, la possibilité  d’avoir des services associés au son, et une meilleure qualité d’écoute  en mobilité (on peut suivre la radio sans changer de fréquence quand on  est en voiture, par exemple)", explique-t-il.
  
"La mise en place de la RNT en France a été un demi-succès"
  Alors que la mise en place d’un multiplex 
RNT suppose  notamment une entente entre plusieurs opérateurs radio et une certaine  solidité financière de ces derniers pour assumer les coûts de diffusion,  la France a pris un retard certain pour plusieurs raisons selon 
Nicolas Curien. "
En  2014, des multiplex ont été ouverts sur trois zones (Paris, Nice et  Marseille) et ça a été un demi-succès. On peut écouter en numérique  quelques dizaines de radios sur ces zones-là, mais d’autres (qui avaient  reçu l’autorisation) n’ont jamais démarré parce qu’elles n’avaient pas  les moyens de payer leur coût de diffusion. D’autres encore ne se sont  pas entendues entre elles pour former un multiplex. Il faut maintenant  sortir de ce demi-succès pour aller vers le plein succès. La  réorientation pour laquelle nous avons opté est de faire un déploiement  essentiellement sur les zones les plus denses, les plus rentables, et  pour lesquelles il y a des opérateurs de radio solvables qui peuvent  payer leur coût de diffusion et qui peuvent patienter quelques années  avant de rentabiliser leur investissement", déclare-t-il, réaffirmant que les deux tiers du territoire français seraient couverts "
d'ici 2019".
"
En France, on est tardifs mais pas en retard, ou en tout cas pas  trop tard. L’Angleterre et l’Allemagne ont un territoire couvert en  RNT, mais l’écoute numérique est d’environ 30% en Allemagne et 50% en  Angleterre. Le système a une certaine inertie. Pour que ça marche, il ne  suffit pas que le CSA donne les fréquences. Il faut encore que les  opérateurs déploient et installent les émetteurs (et ça prend du temps),  il faut que les constructeurs de radio aient installé les nouvelles  puces, et il faut que les usagers soient équipés. (…) On est à la traîne  parce qu’on a d’abord voulu explorer une idée qui est généreuse mais  qui s’est révélée utopiste : avoir un déploiement homogène sur tout le  territoire", assure-t-il.
  
"La RNT va vous faire rentrer dans l’économie des data"
  Enfin, le passage à la radio numérique aurait également l’avantage de  permettre une mesure technique et bien plus précise des audiences  radio, mesure qui se base encore aujourd’hui essentiellement sur des  sondages déclaratifs. "
La RNT permet effectivement de rentrer dans  l’économie des data. Moyennant toutes les précautions imposées par les  règles européennes et la CNIL, on rentre complètement dans une collecte  de renseignements permettant de savoir précisément qui écoute quoi à  quel moment. On pourra alors penser de la publicité ciblée ou des  programmes personnalisés", imagine 
Nicolas Curien.
			
		
 
	
Liens sociaux