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  1. #11
    Membre Avatar de Colorix
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    juillet 2013
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    2) Rouen - Grand-Couronne / Rouen - Les Essarts

    Quelques mois après le Mont-Pinçon, l'émetteur de Rouen est enfin mis en service le 14 octobre 1956 au lieu-dit Le Grand Essart, dans le quartier des Essarts au sud de la commune de Grand-Couronne. Si dans les documents officiels de la
    RTF puis de l'ORTF et de TDF il a pour nom Rouen Grand-Couronne, il est souvent aussi dénommé Rouen Les Essarts.

    La raison de ce retard est notamment due à la situation de ce pylône par rapport à l'aérodrome de Rouen Le Madrillet (St-Etienne du Rouvray) : il se situe exactement dans l'axe de la piste d'atterrisage et de décollage.

    La
    RTF se voit donc obligée de limiter à 100 mètres la hauteur de ce pylône, dont la base se trouve néanmoins à 130 mètres au-dessus de la mer :


    Le premier émetteur du Grand Essart désormais disparu.
    Un "Chemin de l'antenne"marque maintenant son ancien emplacement.
    Deux autres vues anciennes sont visibles
    ici sur le site de M. Thierry Vignaud
    Cliquer dans l'image ou ici pour l'afficher en grande taille.
    Document © Delcampe.net


    Dans Radio-Cinéma Télévision (futur Télérama) du 25 novembre 1956 il est précisé qu'avec une puissance de 10 kW crête-image et trois panneaux rayonnants de 100 kW de P.A.R. (et un quatrième limité à 50 kW vers le nord-est), le canal F10-H de Rouen (vidéo 199,70 MHz - audio 188,55 Mhz) est bien reçu jusqu'à Honfleur à l'ouest, Bernay et L'Aigle au sud-ouest, Nonencourt et Houdan au sud-est, Gisors à l'est, Forges-les-eaux et Neuchâtel-en-Bray au nord-est :


    La baie centrale de contrôle aux Essarts. Noter le téléviseur typique des années 50 avec
    la vitre de protection de l'écran, utilisé pour vérifier le "retour antenne" de l'émetteur.
    Les fanions tricolores indiquent que cette photo date de l'inauguration en octobre 1956.
    Cliquer dans l'image ou ici pour voir tous les détails en grande taille.
    Document © Delcampe.net

    Seule ombre au tableau, comme Cherbourg pour le Mont-Pinçon, Le Havre se trouve hors de portée d'une réception correcte des Essarts. Les deux agglomérations devront attendre deux ans avant de se voir doter d'émetteurs secondaires de faible puissance (nous y reviendrons très bientôt) pour assurer une réception correcte des émissions.

    En 1964 est entreprise la construction d'un second pylône, toujours aux Essarts, à quelques centaines de mètres au nord du mât existant. Selon les nouveaux choix techniques de l'époque, comme au Mont-Pinçon cet édifice sera lui aussi tubulaire :



    Le nouveau mât tubulaire de 200 mètres mis en service en 1966.
    Dès avant sa mise en service définitive il avait commencé à diffuser la Deuxième Chaîne.
    Cliquer dans l'image ou ici pour l'afficher en grande taille.
    Document © Martin Watkins (2001)

    Les choses traînent toutefois en longueur car il faudra deux ans avant que cette nouvelle installation soit mise en service, afin d'apporter, grâce à ce mât deux fois plus haut (200 mètres) une couverture correcte pour la toute nouvelle
    Deuxième Chaîne. Celle-ci sera lancée avec près d'un an de retard sur celle du Mont-Pinçon, sur le canal 33-H avec une puissance crête-image de 20 kW (soit 500 kW de P.A.R.) ce qui fait de ce site une particularité par rapport au reste du réseau auquel on a assigné des "triplets" (21-24-27 à Lille et Brest, 22-25-28 à Paris et Caen, 50-53-56 à Limoges et Vannes etc): pour on ne sait quelle raison, Rouen s'est vu en effet attribuer les canaux 23-26-33. Il rejoint ainsi Strasbourg Nordheim qui a hérité d'un hétéroclite 43-56-62 dû, lui, à la proximité des nombreux émetteurs étrangers limitrophes.

    Parallèlement, le voisinage trop proche et l'axe trop direct de la piste de l'aérodrome de
    Rouen-Rouvray (Le Madrillet) sont réglés par l'abandon de ce dernier au profit, en 1968, de celui de Boos qui deviendra l'actuel Rouen Val de Seine, à l'est de la ville, et dont l'axe de la piste met désormais l'ORTF à l'abri d'éventuels problèmes de hauteur pour ses installations :





    Vue aérienne de l'ancien émetteur au bord de ce qui deviendra, en bas, l'autoroute A13
    Cliquer dans l'image ou ici pour l'afficher en grande taille
    Document © IGN - GLImages - Forgotten Circuits
    Pour la vue aérienne de l'émetteur actuel, cliquer ici
    (document © Google Maps - Collection Coplan)



    Le premier mât se situait dans l'axe (en bleu) de la piste (en violet) de l'aérodrome du Mardillet.
    Un léger déplacement (en rouge) permettait de réduire un peu le problème, mais celui-ci fut
    définitivement réglé avec le transfert d'aérodrome à Boos ont l'axe de la piste (en orange)
    est totalement différent de celui (en fuschia) en direction de l'émetteur.
    Cliquer dans l'image ou ici pour l'afficher en grande taille, plus lisible.
    Document © Google Maps
    Sources des informations :
    © Mme Cécile-Anne Sibout, historienne (2004, 2010)
    © Agglomération de Rouen (2004) et © Journal Paris-Normandie (2010)
    © anciens-aerodromes.com


    Alors que le Mont-Pinçon s'est vu attribuer dès 1957 trois émetteurs FM, les Haut-Normands devront attendre 1963 avant de pouvoir écouter
    RTF-Inter (future France Inter) sur 96,5 MHz et RTF Haute-Fidélité (future France Musique) sur 92 MHz grâce à deux émetteurs de 12 kW. Le troisième, sur 94 MHz, arrivera l'année suivante pour diffuser France Culture (ex-RTF Promotion) :





    En haut de cette photographie de mw963 datant d'avant la TNT, les antennes TV bande III.
    Sous la plateforme, les panneaux UHF bande V diffusant La Cinq (puis Arte/France 5) et M6
    En bas, les panneaux radio FM pour France-Inter, France-Cultureet France-Musique.
    Cliquer dans l'image ou ici pour voir tous les détails en grande taille.
    Document © Martin Watkins (2004)

    Côté télévision régionale, la station
    ORTF de Rouen installée au pied de l'émetteur est inaugurée comme à l'habitude par le ministre Alain Peyrefitte le 27 novembre 1964. Les locaux sont exigus, les conditions de travail sont difficiles pour l'équipe qui détient le triste record de studio le plus petit de France avec ses 35 m², à peine plus grand que celui du Beffroi de Lille dans les années 50. La situation sera grandement améliorée fin 1978 avec le déménagement dans des locaux adaptés, au sein du nouveau centre tertiaire de Saint-Sever. La station pourra alors, le 15 décembre 1978, proposer son premier journal télévisé en couleurs.

    Entre temps, la
    Troisième Chaîne est arrivée à Rouen Grand-Couronne le 24 avril 1974 sur le canal 26-H, suivie en 1976 par TF1 Couleur sur le canal 23-H, toutes deux avec une puissance crête-image de 20 kW, soit 500 kW de P.A.R.

    Au début des années 80, Canal Plus émet désormais sur le nouveau canal L07-H (vidéo 192 MHz - audio 198,5 MHz) avec une P.A.R. de 65 kW. Ses fréquences se logent sans problème dans celles, plus larges, de l'ancien canal F10 du 819 lignes.

    Quelques années plus tard, La Cinq (puis Arte/France 5) se caseront respectivement sur les canaux 59-H et 62-H rayonnés de façon plus ou moins directionnelle par un petit jeu de panneaux
    bande V installé entre les panneaux bande III et FM. Même avec des P.A.R. de 100 kW, la diffusion sera évidemment nettement moins bonne que celle du triplet bande IV diffusé depuis l'antenne au sommet du pylône, dont la puissance a été ramenée de 500 à un peu moins de 200 kW avec l'arrivée de ces nouvelles chaînes.

    Le 31 mars 2005, pour une fois c'est Grand-Couronne (Les Essarts) qui est favorisé par rapport au Mont-Pinçon, avec le lancement officiel, en même temps que Paris et une douzaine d'autres villes, de la T.N.T.

    Au niveau de la zone de réception, France 5, Arte et M6 sont enfin à égalité avec les autres chaînes historiques en ayant accès, elle aussi, à l'antenne UHF principale au sommet du pylône :





    L'émetteur peu après l'arrivée de la TNT le 31 mars 2005

    Cliquer dans l'image ou ici pour voir tous les détails en grande taille.
    Document © TDF (2005)





    Noter le bâtiment en bas à droite, un ancien logement du personnel du premier centre émetteur
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    Document © TDF (2005)
    Dernière modification par kiki37 ; 12/07/2022 à 16h11.
    Colorix
    Louis Marie Foratier

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    décédé en janvier 2020

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