Bonjour Coplan, désormais, depuis la cession de TDF à des investisseurs américains il n'y a, que je sache en radiodiffusion et télévision, plus que des opérateurs privés en France. C'est d'ailleurs pourquoi kiki37 (et moi-même depuis qu'il nous l'a expliqué) insiste pour faire le distingo entre l'ancienne Télédiffusion de France (en abrégé à l'époque "TDF" sur les mires) et l'actuelle TDF S.A.
Pour ce qui concerne la sécurité, les opérateurs privés doivent donner des gages de fiabilité et de sécurité aux autorités et c'est pourquoi maintenant par exemple, il n'est plus possible de visiter à notre guise les centres émetteurs de TDF, qui a sévèrement accru ses mesures de sécurité. Pour mémoire, la gestion de certains services publics est aussi assurée par des sociétés privées : contrôle aérien, contrôles de sécurité des aéroports, des gares, des banques, des musées, transports de fonds et de matières dangereuses, contrôles radars embarqués sur autoroutes... Ce soir justement, la presse annonçait que le Ministère de l'Intérieur envisage de confier à des sociétés certaines missions de sécurité et de contrôle actuellement assurées par des forces de police, pour permettre à celles-ci de se concentrer sur des opérations de police plus complexes. Les personnels recrutés en sécurité font l'objet d'enquêtes et de vérifications discrètes avant et pendant leur emploi dans ces organismes, et l'on a vu récemment qu'une entreprise de sécurité s'inquiétait de l'aspect de la barbe de certains de ses employés.
Il existe en effet depuis 1959 la station horaire DCF77 près de Francfort en Allemagne qui émet sur 77,5 kHz, soit 3868 m de longueur d'onde avec une puissance de 30 kW (voir tous les détails ici) et une autre à Anthon près de Carlisle (Nord-Ouest de l'Angleterre) sur la fréquence de 60 kHz (longueur d'onde 5000 m) avec 17 kW de puissance. D'autres stations existent au Canada, aux USA, au Venezuela, au Japon, en Russie et en Chine.Pour l'émetteur OL d'Allouis, je reste surpris qu'il soit maintenu pour la seule diffusion de tops horaires.(...)
Il n'y en a pas un ou deux autres ? Un en Europe près de Hambourg, l'autre aux USA...
Allouis ne diffuse pas simplement les quatre tops horaires de France Inter, mais constamment l'heure exacte de notre horloge "atomique" ainsi que nous l'avons vu plus haut pour une multitude d'utilisateurs en France et dans les pays voisins, sa puissance est bien plus importante (1000 kW, à mi-puissance de ce dont elle avait besoin pour France Inter) que celle de ses homologues voisines.
Quant à son utilisation en radiodiffusion, le CSA a tenté de la proposer, sans succès, à d'autres opérateurs privés pour prendre la suite de France Inter. En fait, son avenir pourrait venir d'une conversion à la radio numérique, comme la pratique actuellement le seul émetteur français restant en ondes moyennes : Bretagne 5, qui avec 50 kW, couvre une zone qui aurait nécessité une puissance bien supérieure en modulation d'amplitude "classique". Un peu comme en télévision, où un émetteur TNT de 100 kW de P.A.R. est capté là où il en fallait 5 fois plus du temps de l'analogique (voire bien plus aux débuts de l'UHF, ainsi que nous l'a souvent souligné notre ami BAISIN avec des P.A.R. de plus 1300 kW).
La question est de savoir si les ondes longues sont prévues, non seulement dans les projets, mais surtout dans la conception des récepteurs radio numériques qui sont et seront commercialisés dans les années à venir. En Scandinavie, la FM est désormais abandonnée, au profit de la R.N.T. et d'autres pays (la Suisse notamment) s'apprêtent à en faire autant.
Je ne m'y connais pas bien en numérique, mais je présume qu'un émetteur ondes longues n'aurait plus besoin des 9 kHz actuels de bande passante (+ 9 kHz d'espace vestigial avec un émetteur proche, soit en tout 18 kHz d'occupation totale) pour fonctionner. Ceci libérerait alors, comme cela a été le cas avec la TNT, de la place pour d'autres émetteurs qui pourraient couvrir la quasi totalité du territoire (et idem pour les pays voisins). Mais une fois encore, j'ignore si les ondes longues sont prévues dans ce schéma. Si quelqu'un ici a des informations, merci d'éclairer notre lanterne.
Du Morse au numérique... peut-être quelques point communs.
Le Morse, c'est, grossièrement, un peu comme le numérique : des points et des traits (bips courts et longs) pour l'un , et des "0" et des "1" pour l'autre. Et dans les deux cas, les puissances n'ont pas besoin d'être aussi considérables qu'en cas de modulation audio en amplitude ou en fréquence.
Il faut savoir que dans les années 1900, avant l'invention de la lampe triode ("l'audion" de Lee de Forest) permettant la modulation et l'émission, le Ministère de la Guerre et celui de la Marine avaient construit de puissantes stations radio-télégraphiques émettant en Morse à destination des armées aux colonies et des navires en mer. Les plus connues sont bien sûr la Tour Eiffel qui émettait sur 2600 mètres de longueur d'onde (soit 115 kHz) et le grand centre de Sainte-Assise au sud de Paris.
Mais, de même que pour d'autres grands ports français (Boulogne, Le Havre, Brest, Bordeaux...) il existait aussi à Brains, à quelques kilomètres à l'ouest de Nantes, la station de Basse-Lande du Ministère de la Marine.
A l'époque, les puissances n'étaient au maximum que de quelques kilowatts, mais cela n'empêchait pas les signaux Morse de Basse-Lande d'être reçus, de jour, jusqu'à l'entrée du port de... New-York, ainsi que me l'avait raconté dans ma jeunesse un vieux monsieur habitant au Pellerin, à quelques kilomètres de là : "... et là, mon jeune ami, quand Basse-Lande émettait, il n'y avait plus qu'à vite fermer le poste et attendre que ça soit fini. Plus moyen d'écouter Radio-Paris pendant un bon quart d'heure ! Ça craquait de partout, j'avais peur pour ma T.S.F. !"
Le bâtiment émetteur était relié à... une dizaine de pylônes hauts de 180 mètres !
L'antenne en nappe avait une longueur de 1 km.
Étonnamment, le bâtiment émetteur, vide et en ruines, est toujours là :
Le bâtiment émetteur de Basse-Lande
Document © Google Street View
Cliquer sur le lien pour situer l'emplacement exact sur la carte
Et sur cette vue plus large, on distingue à droite un petit abri d'où partaient les feeders vers l'antenne :
A droite, le petit abri de l'ancien départ des feeders vers l'antenne
Document © Google Street View
Cliquer sur l'image ou ici pour l'afficher en grande taille
La page du formidable site "Raconte-moi la radio" de M. Pierre Dessapt d'où est extraite la carte postale ci-dessous, est extrêmement intéressante.
"Poste de T.S.F. de BASSE-LANDE (Loire-Inf.)
Le plus important de la Marine
10 pylônes de 180 m supportent l'antenne de 1 km"
Document © site leradiofil.com
Cette page du site de M. Dessapt nous donne des informations très intéressantes sur cette station radio-télégraphique disparue. Lorsque vous la visiterez, n'oubliez pas de cliquer sur les photos pour les agrandir et en découvrir d'autres, très rares. Détail surprenant : ces photos et informations ont été fournies à Monsieur Dessapt par un radio-amateur occupant la maison mitoyenne de la mienne et malheureusement décédé bien avant mon arrivée. Il en aurait eu, des choses à me raconter...
En tout cas, qui dit qu'un émetteur numérique ondes longues de 1000 kW n'obtiendrait pas au XXIème siècle, des résultats tout aussi surprenants que ceux émettant en Morse cent ans plus tôt avec seulement les quelques kilowatts d'un émetteur à arc ?
En effet, autrefois il n'y avait pas d'heure légale française, chaque ville avait la sienne, en lien étroit avec l'heure solaire. Ainsi, il y avait environ dix minutes de différence entre l'heure de Paris et celles de Brest dans un sens, et de Strasbourg dans l'autre, soit une vingtaine de minutes de différence entre ces deux dernières ville.(...) c'est le développement des chemins de fer qui a amené à synchroniser les pendules des gares et par contre coup toutes les autres.(...)
L'accélération des transports avec l'apparition des chemins de fer vers 1840 amènera finalement les compagnies, après développement de leurs lignes sur tout le territoire, à adopter en 1891 l'heure de Paris, ville de départ commune à leurs divers réseaux (Nord, Est, Ouest, Paris-Orléans, Paris-Lyon-Méditerranée) pour unifier les heures des correspondances. A partir de cette date, toutes les gares de France abandonnèrent leur heure locale pour celle de Paris, avec toutefois cinq minutes de retard pour tenir compte des voyageurs peu ponctuels (tout le monde n'avait pas de montre, objet de luxe à cette époque). Bien évidemment, les autres horloges des villes et villages (églises, mairies, écoles...) s'alignaient sur celles de la gare locale, donc sur celle de Paris.
En 1911, la France adoptait l'heure du temps universel ("heure de Greenwich"). Celle-ci, à l'image des compagnies ferroviaires qui avait adopté ce système quelques années plus tôt, était désormais divisée en 24 heures et faisant officiellement disparaître les notions d'heures "du matin" et "du soir" : "20h30" au lieu de "8 heures 1/2 du soir" etc.
Par la suite, pendant longtemps les gares allaient décaler de cinq minutes en avance leurs horloges côté ville, (adoptant ainsi l'heure officielle réelle) tout en continuant d'appliquer le retard de cinq minutes sur celles des quais. A Nantes, il y a encore une vingtaine d'années, l'horloge côté rue avait une minute d'avance sur celles de l'intérieur.
Liens sociaux