2) Mézières Sury
Comme pour l'émetteur de Nancy-Vandoeuvre, on ne dispose malheureusement d'aucun document photographique ancien présentant en détail celui de Mézières Sury à l'époque de la RTF.
Les seules photos "anciennes" actuellement connues sont celles de TDF (voir ici ) et du site de Thierry Vignaud (voir ici) montrant le remplacement de l'ancien mât haubané par un pylône autoporteur de 105 mètres dans les années 2004-2005 :
L'ancien mât haubané de Sury lors de son remplacementInstallé en complément de l'émetteur de Reims qui n'atteignait pas le nord du département des Ardennes, le relais de la RTF à Sury, à l'ouest de Mézières,eut d'abord le statut de réémetteur dès la fin avril 1959 avec une puissance de 125 Watts crête-image, portée à 500 Watts en 1961.
par un pylône autoporteur en mai 2005.
Les panneaux bande III ont été démontés dès la fin du 819 lignes
en 1983, le canal 8A étant remplacé par le 36 UHF pour Canal Plus.
Ils se trouvaient vraisemblablement sous le cylindre UHF.
Détail d'un cliché © TDF (voir l'original ici)
Piloté et supervisé par Hautvillers avant d'être lui-même intégré quelques années plus tard dans le réseau des émetteurs principaux, Sury se vit attribuer le canal 8A (174,10-185,25 MHz) comme Paris et Lille mais en polarisation verticale. Il y a lieu de penser que le choix de ce canal (au lieu du canal 8 planifié au niveau national sur 175,35-186,55 MHz) associé à la polarisation verticale, était motivé par la présence de la Belgique wallonne toute proche.
En effet, nous l'avons vu précédemment, une grande partie de celle-ci captait depuis 1950 ce canal particulier sur l'émetteur de Lille. Ce choix simplifiait peut-être le travail des techniciens belges comme français pour la planification des fréquences dans cette région frontalière saturée par les émetteurs français, belges (wallons et flamands), luxembourgeois, ouest-allemands et néerlandais...d'où le peu de place disponible dans la bande VHF dès cette époque. Le voisinage des canaux E7 de Télé-Luxembourg et F8A de Sury obligeait même certains téléspectateurs ardennais à équiper leur récepteur d'un "réjecteur", comme à Nancy. L'arrivée du canal 21 UHF de Télé-Luxembourg en 1971 puis la duplication de TF1 en couleur en 1979 sur les trois émetteurs principaux champenois et ardennais, permirent de résoudre définitivement ces problèmes d'interférences mutuelles.
3) Troyes Les Riceys
Alors que la concurrence venue d'Allemagne et du Luxembourg avait obligé la R.T.F. à mettre en service dès que possible des émetteurs près des frontières, la situation était moins préoccupante dans le sud de la Champagne et l'administration prit tout son temps pour y développer son réseau TV.
Initialement, le plan de Stockholm de 1952 prévoyait un émetteur de 50 kW en bande I sur le canal F2-H à Auxerre, dans l'Yonne, et un autre de même puissance à Chaumont (Haute-Marne) sur le canal F12-H :
Troyes-Les Riceys se trouve à mi-chemin entre les sites d'Auxerre
et Chaumont initialement prévus au Plan de Stockholm de 1952.
A noter qu'une zone de brouillage mutuel aurait existé dans le sud
de la Seine-et-Marne entre le canal 2-H (41,25-52,40 MHz) et
Paris 441 lignes (42-46 MHz pol. V, en pointillé sur la carte)
si ces deux émetteurs avaient dû coexister jusqu'en 1956.
Source : "Technique de la télévision" (tome 1) par AVJ Martin
Téléchargeable ici (taille 6 Mo) - © Sté des Editions Radio 1953
En fait, les mesures de champ des émetteurs de la Tour Eiffel, de Hautvillers et de Bourges qui entouraient cette zone à couvrir, permirent de déplacer l'émetteur bande I plus au nord, près de Troyes, et de supprimer en conséquence celui de Chaumont. Plus tard toutefois, cette ville se verra attribuer un "intercalaire UHF" sur le site, particulièrement glacial en hiver, du plateau de Chalindrey. Nous y reviendrons dans le prochain sujet consacré aux intercalaires UHF champenois, avec des documents passionnants de notre ami kiki37.
Comme elle l'avait déjà fait dans d'autres villes (Strasbourg, Alger), la RTF mit donc en service son émetteur de Troyes, sur la commune des Riceys, une veille de Noël, le 24 décembre 1960 :
Surmonté de ses imposants panneaux bande I
en polarisation horizontale, l'émetteur des Riceys en 1961
Document © Delcampe.net
Comme pour ses homologues de Caen et Limoges, la station de Troyes souffrait régulièrement des interférences provenant des émetteurs éloignés en bande I, mais aussi des parasites industriels et surtout des automobiles et des vélomoteurs à moyenne ou grande distance. Il faudra attendre 1979 avec la duplication de TF1 en UHF SECAM pour permettre, enfin, une réception stable dans la zone de réception des Riceys.
Et aussi... la radio en modulation de fréquence :
Retrouvée par un de nos contributeurs d'origine bourguignonne dans les archives en ligne du quotidien Le Bien Public, cette photographie a été prise le 15 mai 1963 dans la salle d'émission du centre RTF des Riceys, à l'occasion de l'inauguration officielle des trois émetteurs de radiodiffusion en modulation de fréquence.
A cette date ils diffusaient RTF-Inter (future France-Inter) sur 97,9 MHz, RTF-Haute-Fidélité (future France-Musique) sur 91,4 MHz et RTF-Promotion (future France-Culture) sur 95,3 MHz pour le sud de la Champagne-Ardenne et le nord de la Bourgogne, chacun avec une puissance réelle de 12 kW (soit environ 200 kW de P.A.R.) :
On voit que ce sont trois émetteurs identiques, comportant chacun deux armoires, l'une à gauche
avec les étages de modulation et les réglages, l'autre à droite renfermant vraisemblablement
les étages de puissance. La dernière armoire, tout au bout à droite derrière le guide d'ondes,
contient sans doute le multiplexeur lui envoyant les trois porteuses de12 kW vers l'antenne..
Document © Le Bien Public
Cliquer sur l'image ou ici pour l'afficher en grande taille
Liens sociaux