L'émetteur d'une puissance crête-image de 3 kW est initialement prévu pour être reçu dans un rayon de 100 km environ, en France comme en Belgique.
C'est pourquoi la norme retenue est le 819 lignes, mais dans sa version belge, c'est à dire utilisant un canal "E" de 7 MHz de largeur de bande (prévu pour 625 lignes norme B) au lieu des canaux "F" français deux fois plus gourmands en fréquences (14 MHz en norme E). La "finesse" de l'image s'en ressent, mais avoir "l'image la plus belle du monde" est le cadet des soucis des techniciens de Télé-Luxembourg.
Ce qu'ils veulent, c'est être vus par le plus grand nombre de Français et de Belges, et en cela ils ne sont pas déçus : la portée réelle de l'émetteur sur le canal E7-H, même pour l'instant limitée à 3 kW (soit environ 30 kW de PAR), dépasse largement leurs prévisions grâce à l'absence d'obstacles naturels importants dans la zone de réception :
La zone de réception du canal E7-H
de Télé-Luxembourg vers 1955.
© Document
RTLGroup et
Le Pèlerin Magazine 1955
Source : ©
memoireradiotv.free.fr
A partir de 1957, le remplacement du pylône par un autre, haut de 280 mètres, et l'augmentation de puissance à 10 kW crête-image (soit 100 kW de PAR) n'augmenteront pas sensiblement le rayon d'action de la station, qui bénéficiera essentiellement d'un amélioration, surtout à grande distance (Epinal, Reims, Namur) de ses conditions de réception.
Pendant plusieurs mois, comme Télé-Monte Carlo plus tôt dans le Sud, Télé-Luxembourg sera la seule chaîne de télévision disponible entre Reims et les Vosges. Ses programmes attractifs (un film de long métrage après un journal chaque soir) y sont évidemment pour beaucoup.
La RTF, prise de court, mettra quand même en service, le jour même de l'inauguration de Télé-Luxembourg, le samedi 14 mai 1955, deux petits émetteurs de 100 Watts, l'un à Vandoeuvre-les-Nancy et l'autre au Mont Saint-Quentin dominant Metz !
Liens sociaux