Superbes scans de formidables documents au niveau historique, tes archives sont passionnantes, et viennent enrichir nos connaissances de l'histoire technique de notre télévision.
J'ignorais totalement toutes ces vicissitudes qui ont préludé à la naissance de notre deuxième chaîne.
Décidément, le pouvoir gaullien n'en était pas à son premier coup d'essai lorsque Marc Chauvierre a révélé que, quelque temps plus tard, le Grand Charles avait pratiquement torpillé l'avenir du SECAM à la Conférence de Stockholm chargée de tenter de choisir un système couleur commun à tous les pays. Je ne sais plus si je n'en ai pas déjà parlé précédemment sur un de nos forums.
On avait d'un côté le SECAM, de l'autre le PAL, et je ne me souviens plus très bien, mais je crois que les Soviétiques en liaison avec les Français, avaient trouvé le moyen d'associer à la fois les avantages des deux systèmes dans un troisième, dont je ne me souviens plus du nom.
L'ORTF et les industriels avaient un camion prêt à aller à Stockholm faire les démonstrations, qui selon Chauvierre, auraient convaincu aisément tout le monde d'adopter ce système hybride (peut-être Baisin pourrait-il nous donner quelques détails là-dessus, ou toi, Kiki à partir de tes documentations). Mais on ne sait pourquoi, De Gaulle décida de nommer à la tête de la délégation française un brave haut fonctionnaire qui ne connaissait absolument rien à la télévision, et qui s'est révélé totalement incapable de défendre les intérêts français au milieu de délégations européennes constituées essentiellement de techniciens chevronnés... Quant au camion, il ne reçut jamais l'autorisation de quitter la France ! Et la quasi-totalité des pays européens a choisi le PAL...
Entre le choix désastreux du 819 lignes par Mitterrand en 1948, l'enfantement difficile de la Deux avec un ministre donnant l'impression de lui être hostile, le sabordage de la défense du SECAM et de ce nouveau procédé couleurs à la Conférence de Stockholm, le refus obstiné de Pompidou d'autoriser les chaînes privées (Télé-Luxembourg et TMC) à se développer en France (avec une qualité de programmes toute autre que ce qu'on connaît maintenant) et à émettre en SECAM en italien depuis la Corse, la mise à mort de l'ORTF en 1974 par Giscard avec la condamnation à court terme de la SFP puis, quelques décennies plus tard, de TDF, sans oublier l'épisode pitoyable du satellite mort-né TDF1... en effet nos gouvernants n'ont vraiment guère brillé d'un bout à l'autre de cette longue saga !
Merci infiniment cher Kiki !
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