La radio FM puis la Deuxième Chaîne : le Mont-Pinçon privilégié
Lancée quelques mois plus tôt à Paris et dans quelques rares villes de province, la toute nouvelle Deuxième Chaîne est mise en service par l'ORTF dès le 1er trimestre 1965 au Mont-Pinçon, qui fait partie des tout premiers sites bénéficiaires de son développement :
Quelques mois après le Mont-Pinçon, dans le second trimestre de 1965,
l'émetteur secondaire du Havre-Harfleur accueillera lui aussi la Deuxième Chaîne
Document © Télé 7 Jours (avril 1964)
Alors que Rouen devra attendre 1966 pour bénéficier de la nouvelle chaîne, l'émetteur bas-normand, d'une puissance de 50 kW crête-image (soit 1000 kW de Puissance Apparente Rayonnée) est donc mis en service sur le canal 25 UHF
Nous avons vu qu'en 1956 ce sont des panneaux de type Supertourniquet qui ont été posés pour la Première Chaîne, et il semblerait qu'aucun autre émetteur en bande I n'ait par la suite été équipé de ce types d'antennes, vraisemblablement parce que cela allait compliquer l'installation des antennes UHF de la Deuxième Chaîne en préparation.
On ne dispose pas de photographie de la période de 1965 à 1968, et l'on peut penser que la disposition de ces aériens VHF, et la relative finesse de leur mât de support, ont dû empêcher la pose d'un imposant cylindre UHF, habituel à cette époque, au sommet du pylône. Très vraisemblablement, des panneaux UHF ont dû être posés juste sous les antennes VHF à cette époque.
De juin à septembre 1968, l'ORTF a fait construire au côté du pylône en treillis de 200 mètres, seulement âgé de douze ans, un tout nouveau mât tubulaire (technologie alors en vogue pour les intercalaires) un peu plus haut (216 mètres) dans le but d'améliorer la réception des deux chaînes, mal reçues dans certaines vallées encaissées de la "Suisse Normande", notamment la Deuxième Chaîne passée en couleurs un an plus tôt.C'est ce nouveau pylône que l'on voit à droite sur ce document rare, qui nous le montre auprès de l'ancien mât déjà débarrassé de ses Supertourniquet :
Mont-Pinçon, fin 1968 : à droite, le nouveau mât tubulaire vient d'être mis en service avec, en
partant du sommet, le cylindre protégeant les antennes UHF. Dessous, les panneaux d'émission
radio FM surmontant, ceux de la bande I. En bas, le faisceau hertzien reliant la station régionale.
Merci à notre ami mw963 pour les précisions concernant les antennes bande I et radio FM.
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Document © Delcampe.net
En radio FM,dans seulement quelques centres de province, on ne trouvait qu'un seul émetteur qui avait diffusé de 1954 à 1956 un Programme RTF Haute-Fidélité ancêtre de France Musique.
A Caen, l'ancien mât avait accueilli, dès 1957, trois émetteurs FM de 12 kW diffusant le Programme National (ancêtre de France Culture) sur 87,8 MHz, le Programme Parisien (futur Inter-Variétés, programme pour les seniors) sur 91,5 MHz et Paris-Inter (ancêtre de France Inter) sur 95,6 MHz. Par la suite, après refonte des réseaux, ces émetteurs allaient relayer les trois grands réseaux France I (futur France-Inter), France III (futur France Culture) et France IV (futur France Musique). France II (Régional) était diffusé par un petit émetteur ondes moyennes de 10 kW à Louvetot, près de Rouen.
Le temps que les divers réseaux FM se développent, le Mont-Pinçon est resté quelques années un cas unique avec ses trois émetteurs. En fait la RTF, n'ayant pas de station ondes moyennes en Basse-Normandie, avait décidé de recourir très tôt à la FM pour améliorer l'écoute de ses principales "chaînes" de radio dans ce secteur.
Dans le deuxième semestre de 1974, l'ORTF lançait au Mont-Pinçon la Troisième Chaîne sur le canal 28-H, suivie à l'été 1978 par TF1 Couleur, qui permettait enfin aux téléspectateurs, même ceux sans récepteur couleur, de capter cette chaîne sans les interférences nombreuses infligées au canal F2 par les nombreux émetteurs britanniques d'outre-Manche diffusant BBC1 en 405 lignes sur la bande I.
Quelques années plus tard, en 1984, Canal Plus parvenait à faire remplacer l'ancien canal bande I pour émettre en bande III, sur un nouveau canal L09-H (vidéo 208 MHz - audio 214,50 MHz) avec 200 KW de P.A.R., puis le Mont-Pinçon accueillait dans les années suivantes, deux émetteurs UHF de 100 kW P.A.R., sur le canal 61-H pour M6 et sur le canal 64-H pour France 5 / Arte, tandis qu'entre temps la puissance du "triplet" 22-25-28 était, comme pour tous les autres émetteurs UHF de 50 kW crête-image, ramenée de 1000 à 500 kW P.A.R. :
En radio FM, normand14 nous précise " l'installation dans les années 80 d'un quatrième émetteur radio FM d'une puissance de 100 kW [P.A.R. - NDLR] destiné à la diffusion de Radio-France Normandie Caen sur la fréquence 102.6 Mhz.". Il nous apporte également des précisions sur la station régionale de télévision de Caen, mise en service en même temps qu''un décrochage local de France-Inter à Cherbourg, que vous découvrirez un peu plus loin sous la rubrique consacrée à l'émetteur de Digosville.
Le Mont-Pinçon à l'époque de l'analogique, avec Canal Plus en bande III.
Document © Site de M. Thierry Vignaud
Photographie © M. Patrick Demars (2002)
Comme dans toutes les autres régions, la remise à plat complète des fréquences de télévision, en concertation avec les pays voisins, notamment le Royaume-Uni tout proche, a permis d'attribuer au Mont-Pinçon tous les multiplex prévus lors des diverses phases de la T.N.T. depuis 2006.
Vue satellite du site du Mont-Pinçon, sur la commune du Plessis-Grimoult (14)
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Document © Google Maps
Collection Coplan
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Document © TDF
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Document © TDF
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