Le Sénat a approuvé mercredi une proposition de loi de députés  socialistes visant à permettre l'attribution à la téléphonie mobile des  fréquences de la bande des 700 mégahertz, jusqu'ici utilisées  essentiellement par la télévision numérique terrestre, mais aussi la  modernisation de la TNT. 
Les sénateurs ont toutefois rétabli la  possibilité pour le  Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) de pouvoir  réorganiser les multiplexes de la radio numérique terrestre (RNT), une  possibilité supprimée à l'Assemblée nationale. Ils ont aussi précisé les  conditions de la délivrance de l'agrément du CSA lors de la cession  d'une chaîne de la TNT, et pérennisé le principe de la couverture à 95%  de la population par la TNT.
Le Sénat à majorité de droite a ensuite voté le texte ainsi modifié, les socialistes, communistes et écologistes s'abstenant.
La  proposition de loi faisant l'objet d'une procédure accélérée (une  lecture par chambre, il doit être à présent étudié en commission mixte  paritaire (sept députés, sept sénateurs) chargée de trouver une version  commune. En cas d'échec, l'Assemblée à le dernier mot.
"Ce texte  d'apparence technique, revêt une grande importance politique", a  souligné la rapporteuse Catherine Morin-Desailly (UDI-UC). "Ses choix  sont discutables; ils doivent tout au moins être discutés", a-t-elle  ajouté.
Les sénateurs ont ainsi mis en doute le calendrier proposé  pour faire basculer les fréquences concernées vers le mobile, d'avril  2016, pour l'Ile-de-France, et jusque fin juin 2019 au plus tard.  "Pourquoi anticiper l'échéance de cession de la bande 700 à 2016 en  Île-de-France?", a demandé Mme Morin-Desailly. "La raison est en réalité  budgétaire - financer la loi de programmation militaire - mais le prix  de cession sera moindre qu'en 2020. Nous regrettons de telles méthodes  de cession des actifs publics", a-t-elle dit.
Même analyse de  Bruno Retailleau (Les Républicains, LR) pour qui  "l'urgence répondait à  un besoin de financement de la défense". "Nécessité de tiroir-caisse,  pourquoi pas... Mais cela ne justifie pas une telle précipitation :  absence d'étude d'impact, pas d'avis du Conseil d'État, l'Arcep qui  décide de lancer les enchères avant le vote de la loi, anticipation du  calendrier international", a-t-il poursuivi.
En revanche, pour  David Assouline (PS), "trop souvent, on a légiféré avec retard. Pour une  fois, on anticipe l'évolution technologique". 
Le texte habilite  notamment le gouvernement à modifier, par voie règlementaire, les normes  de diffusion des autorisations en cours en vue de l'adaptation  régulière du paysage audiovisuel aux nouvelles normes de diffusion et de  compression, sans qu'il soit nécessaire, à chaque évolution technique,  d'en passer par la loi.
Considérée comme étant celle des  "fréquences en or", la bande des 700 MHz permet une meilleure qualité de  service, répondant ainsi aux contraintes de la téléphonie 4G compte  tenu notamment de l'explosion du trafic des données sur l'internet  mobile, tout en couvrant un plus large territoire à partir de chaque  antenne-relais.
Les nouvelles fréquences seront attribuées avant  la fin de l'année, pour une durée de vingt ans, et leur vente aux  enchères par lots pourrait rapporter à l'État au moins 2,5 milliards  d'euros, qui doivent permettre de financer la rallonge accordée à la  Défense lors de la récente révision de la loi de programmation  militaire.
			
		
 
	
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