Amarrage sportif pour le module russe Nauka sur la Station Spatiale Internationale (ISS) : ce jeudi 29 juillet à 18h45, les moteurs de l'engin se sont allumés sans explication, faisant basculer de 45 degrés toute la station. Un incident sans conséquence, parfaitement géré par l'équipe d'astronautes.
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La station spatiale internationale a pivoté de 45 degrés sur son axe, ce jeudi 29 juillet 2021. © Getty / NASA
Après 14 ans d'attente, le module russe Nauka s'est amarré à la station spatiale internationale (ISS) jeudi 29 juillet à 15h29. Une arrivée prévue en automatique, qui a finalement été gérée manuellement par le cosmonaute russe Oleg Novitski.
Vers 18h45, l'un des moteurs de l'engin s'est en effet allumé sans explications, provoquant une poussée sur la station spatiale qui a alors pivoté sur son axe de 45 degrés. Le changement s'est fait progressivement, sans modifier ni sa trajectoire ni son altitude. À l'intérieur, les astronautes en apesanteur n'ont peut-être même pas senti la différence.
"L'équipage n'a jamais été en danger", assure la Nasa.
Les procédures de rétablissement ont été lancées par l'équipe pour récupérer l'orientation initiale de la station. Il a fallu notamment allumer le vaisseau cargo Progress pour exercer une poussée dans l'autre sens et rebasculer l'ISS.
En parallèle, le cargo spatial du programme SpaceX, Dragon, actuellement accroché à la station, avait été mis en stand by, prêt à évacuer l'équipage en cas de nécessité.
Des incidents semblables par le passé
Ce genre d'incident s'est déjà produit par le passé. Non pas sur l'ISS mais sur la station russe Mir, le 25 juin 1997. Un véritable carambolage spatial aux conséquences matérielles bien plus graves. Lors d'un essai de télépilotage d'un vaisseau Progress, l'engin a heurté la station, arraché un panneau solaire, percé un trou de 3 cm² dans la carlingue, et provoqué une fuite de près d'un tiers de l'atmosphère de Mir.
De nos jours, la station est guidée grâce à deux systèmes complémentaires : des propulseurs russes et des gyroscopes (CMG control mouvement gyros) américains de la NASA. En 2002, puis 2004, des pannes ont eu lieu sur les gyroscopes. Les astronautes savent à chaque fois les gérer et sont entraînés pour intervenir sans paniquer.
L'incident Nauka a d'ailleurs été décrit comme une heure "excitante" par la responsable des vols habités de la NASA, Kathy Lueders.
Un nouveau module bien arrimé
L'arrivée du module laboratoire Nauka apporte à l'équipage près de 70 m3 d'espace supplémentaire, dans une station qui ne possède que 400 m3 habitables, pour sept d'astronautes à son bord.
Mais le module russe, prévu pour un lancement en 2007, n'est déjà plus dans sa prime jeunesse. Des problèmes à répétition qui ont à chaque fois retardé le départ. En 2013 : un problème d'étanchéité des valves du système de propulsion. En 2015 : l'expiration de la garantie des moteurs. Les trois premiers jours de son voyage vers l'ISS ont également été observés de près, à cause de soucis techniques.
Mais le voilà finalement arrivé. C'est la première fois en onze ans qu'un nouveau module russe rejoint le laboratoire de l'espace.