Envoyé par Corentin Bechade sur Les Numériques
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Le discours du chef de l'État n'ayant pas été transmis à l'avance, le sous-titrage de l'allocution a dû se faire en direct, au fil de l'eau. Un exercice un peu particulier, réalisé par des virtuoses méconnus, les vélotypistes. Indispensables lors des conférences, congrès ou réunions publiques, ces spécialistes œuvrent pour s'assurer que les quelque 6 millions de personnes sourdes et malentendantes aient accès à l'information.
Les syllabes comme des notes de musique
Evelyne Hamon, dirigeante-vélotypiste chez Systeme Risp, explique : "La vélotypie s'appuie sur un clavier syllabique qui permet de combiner plusieurs touches, un peu comme on ferait des accords au piano". En saisissant des syllabes plutôt que des lettres seules, le résultat est immédiatement exploitable, contrairement à la sténotypie qui repose sur la phonétique et exige donc un traitement supplémentaire pour présenter un texte compréhensible par tous et toutes.
Sur un clavier vélotype, les lettres sont doublées ; la main gauche tape le début de la syllabe, tandis que la main droite s'occupe de la fin de la syllabe. "Comme on tape sur plusieurs lettres en même temps, ça va automatiquement et mécaniquement plus vite que sur des claviers traditionnels, précise Evelyne Hamon. Et d'ajouter : "Même quelqu'un de très performant sur un clavier Azerty n'atteindra pas une telle vitesse."
La menace de l'intelligence artificielle ?
C'est ensuite au tour de la machine de prendre le relais et de placer les syllabes dans le bon ordre. L'ordinateur peut aussi faire des corrections automatiques et comprendre certains raccourcis, comme "bjr" et le transformer automatiquement en "bonjour", ce qui contribue à gagner encore un peu de temps. L'exercice est loin d'être aisé, avoue Evelyne Hamon. "Il faut avoir déjà une bonne connaissance de la langue française et pratiquer comme on le ferait avec un instrument de musique pour acquérir de la rapidité." Les vélotypistes doivent donc retranscrire et corriger les évenutelles coquilles, tout en continuant de suivre le flux de parole. Ce qui peut expliquer certains ratés.